Journée Internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles 22 et 25 novembre : pourquoi se mobiliser et se retrouver dans les rues de Rennes ?

Parce que nous ne voulons plus compter nos mort·es !

Cette année encore, le nombre de féminicides reste élevé : déjà 135 féminicides, et depuis 2017, 1181 femmes tuées en raison de leur genre. Malgré les beaux discours sur la “grande cause du quinquennat", nos gouvernants ne prennent pas de mesures concrètes pour protéger les victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS).

Ces violences sont partout dans nos espaces publics, professionnels, scolaires, privés. Ce sont les blagues lourdes du quotidien, le harcèlement au travail, le fait d’imposer un rapport sexuel non protégé, le cyber-harcèlement, la dépendance économique, les injures, les coups, les viols, les meurtres : c’est tout un continuum.

Ces violences sont organisées, permises, acceptées. Le patriarcat est un système qui les encourage. Et quand les victimes se tournent vers la justice, au mieux on les ignore - 94% des plaintes pour viol sont classées sans suite - au pire on les humilie de plus belle.

Chaque violence est une violence de trop. Parmi les victimes il y a des personnes précaires, de tous âges, en situation de handicap, migrantes, LGBTQIA+, racisées… Nous sommes toustes concerné·es ! Nous ne voulons plus pleurer nos adelphes écorché·es, humilié·es, tabassé·es, assassiné·es. Nous voulons un monde débarrassé de ces violences.

Retrouvons nous dans les rues de Rennes pour transformer la culture du viol en culture du consentement !

Parce que l’inceste et la pédocriminalité font partie du continuum des violences patriarcales

Cette année encore, de nombreux scandales liés au VSS ont été dévoilés, particulièrement des affaires de pédocriminalité.

Entre autres, l’ancien chirurgien Le Scouarnec, protégé par son entourage professionnel, a pu commettre des viols et agressions sur plus de 300 patient·es pendant des dizaines d’années sans être inquiété, ses victimes avaient en moyenne 11 ans.

Dans l’affaire Bétharram c’est plus de 200 plaintes et des faits de maltraitance connus de toustes dans la région. Pourtant, Bayrou a couvert les agissements de cet établissement pendant des années. Lorsque l’affaire a éclaté dans les médias, il a menti et usé de sa voix de 1^er Ministre pour défendre l’institution catholique. Pourtant son maintien en poste n’a jamais été questionné par notre président.

Enfin, n’oublions pas les violences quotidiennes : 1 enfant meurt tous les 5 jours d’infanticide, 3 enfants par classe sont victimes d’inceste, 80% des agressions sur mineur·es ont lieu dans l’entourage. Les violences éducatives ordinaires sont partout. Iels ne sont protégé·es ni à la maison, ni à l’école, ni dans les foyers d’accueil.

À chaque fois, les enfants et les parents qui alertent sont silencié·es. Et en face, pour les agresseurs : tolérance et complaisance. Nos futures générations méritent mieux. Les victimes devenues adultes méritent mieux.

Retrouvons nous dans les rues de Rennes pour une éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle à tous les âges !

Parce que les violences économiques alimentent directement le cycle des violences sexistes et sexuelles

Les femmes et minorités de genre sont davantage exposé·es à la précarité de l’emploi et à la pauvreté. De fait, ce sont les premières victimes des budgets d’austérité. Or, cette précarité économique renforce leur vulnérabilité et leur dépendance aux auteurs de VSS : comment quitter un conjoint violent, en particulier avec des enfants, si l’on gagne à peine de quoi vivre ? Comment refuser les avances d’un patron dont dépend notre salaire ? Les victimes sont maintenues dans le silence pour les garder “à leur place”. Place qui sert l’organisation sociale sexiste.

Les femmes et minorités de genre sont assigné·es en majorité à des emplois essentiels au bon fonctionnement de la société, mais ces emplois sont mal rémunérés et peu valorisés. Le capitalisme s’appuie directement sur le patriarcat pour justifier l’assignation des femmes et minorités de genre à ces tâches sous-payées et dévalorisées, mais indispensables à son fonctionnement. Capitalisme et patriarcat : même combat !

Les associations de lutte contre les VSS sont aussi en première ligne des coupures budgétaires. La réduction des dotations est un choix politique dont les conséquences sur le terrain sont bien réelles : de moins en moins de places en hébergement d’urgence, des pertes de moyens considérables pour des associations de terrain comme le Planning Familial, un accès aux droits de plus en plus réduits… Résultat : les femmes victimes de violences se retrouvent isolées, alors même que les besoins explosent.

À l’Élysée, les gouvernements s’enchaînent, mais tous n’ont qu’un mot à la bouche : “austérité budgétaire”. Nous le disons clairement : ces violences économiques et antisociales menacent directement nos vies.

Retrouvons nous dans les rues de Rennes pour l’augmentation des salaires des secteurs féminisés et essentiels et des budgets des services d’aide aux victimes !

Parce que nous refusons que l’extrême droite instrumentalise nos luttes à des fins racistes

Alors que Macron lui a ouvert une autoroute pour l’arrivée au pouvoir, nous le répétons encore et encore l’extrême droite ne sera JAMAIS féministe ! Leurs prises de position réactionnaires sont profondément sexistes et ancrées dans l’organisation patriarcale de la société, dans un système de domination et d’oppressions qui est le fondement de leur idéologie.

L’extrême droite n’a jamais été favorable à notre droit à disposer de nos corps en s’opposant à l’IVG, à la PMA, aux transitions et en ne s’opposant pas aux mutilations des enfants intersexes. De plus, elle veut nous faire croire que le patriarcat et les violences qui en découlent sont le fait exclusif d’hommes racisés et/ou musulmans et/ou étrangers.

On le répète : les VSS n’ont rien à voir avec l’origine supposée des agresseurs. Ces derniers sont de toutes les couleurs de peau, de toutes les nationalités, de toutes les classes sociales. Ces violences, perpétrées à 98% par des hommes, sont le résultat du système patriarcal : sexiste et misogyne.

Notre féminisme est antiraciste, antifasciste et contre l’islamophobie. Nous nous opposons fermement à la récupération nauséabonde de nos combats par l’extrême droite pour justifier son racisme et ses génocides.

Retrouvons nous dans les rues de Rennes pour une société féministe antiraciste et antifasciste !

Parce que seule la lutte paie

Les 22 et 25 novembre, nous appelons à une déferlante féministe dans les rues de Rennes !

Battons-nous pour des vies dignes, libres et sans violences pour toustes !
Chantons et crions pour l’émancipation de chacun.e  !
Mobilisons-nous pour penser et créer une société désirable pour toustes !

Mettons à terre ce système patriarcal, capitaliste, raciste et islamophobe !

Nous avons des armes : notre nombre et notre place essentielle dans la société. En nous arrêtant nous construisons un rapport de force pour être entendu·es ! C’est pourquoi nous appelons à la grève féministe : l’arrêt du travail productif et reproductif, salarié, à l’école ou au foyer. Par la grève générale féministe, on bloque le système et on fait pression pour arracher de nouveaux droits.

Nous y croyons, car d’autres l’ont fait ! Partout dans le monde, les féministes bloquent tout, par la grève, et arrachent de nouveaux droits ! En cette journée internationale de lutte, nous nous inspirons de nos camarades et nous scandons notre solidarité féministe sans frontières avec toutes les femmes en lutte du monde entier !

Rendez-vous les 22 et 25 novembre pour marcher toustes ensemble contre les VSS !

Pour honorer nos mortes, pour lutter pour les vivantes : mobilisons nous et faisons vivre la grève générale féministe ! Pour des vies dignes, libres et sans violence pour toustes !