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Discussions à la Maison de la Grève : "Avec les révoltés Soudanais"

Rennes
Migrations - Luttes contre les frontières

DU JEUDI 15 au SAMEDI 17 NOVEMBRE

La Maison de la Grève accueille des camarades Soudanais, des membres de la Cabane Juridique de Calais et C. Deshayes chercheur travaillant notamment sur les mobilisations de la jeunesse au Soudan. Ces trois jours seront l’occasion de récits et d’analyses sur les révoltes qui depuis 2013 secouent le régime d’El Béchir et sur l’exil qu’a sucité la répression féroce du dictateur.

يكفي أن نقول إن السودان بلد يعبرها نهر النيل الذي تحف عليه سهول خصبة وإنها غنية بالنفط ومعاجم الذهب ضمن جبالها وإنها لها طريق إلى البحر الأحمر الذي حدودها مرسومة بالمسطرة لنخمن أن هذا البلد مسرح نزاعات مصالح دائمة. فمن بن لدن إلى الحصار الاقتصادي الأمريكي ومن سفن شحن الأكرانية ممتلئة بأسلحة روسية إلى النفط وخطوط أنابيب النفط والسكك الحديدية الصينية، ومؤخرا من التهافت على الذهب إلى الاستخراجات التي تقوم بها شركه "أريفا" الضخمة. فهكذا الجوز لنا أن ندرك لماذا يسيطر قائد واحد على مقاليد السلطة في السودان، ومنذ أن تولى هذا القائد قيادة الدولة في 1989 لم يزل يحارب شعبه متعرضا إلى الحضور الغريب "للمجتمع الدولي".

من جهة أخرى البلد له تاريخ معقد بسبب التعايش غير المستقر بين الأديان والأعراق وأنصار النظام ومعارضيه. والحكومة تصطدم بالمتمردين والفلاحين والمترحلين والطلبة والفقراء. فصعب أن نفهم الأوضاع في السودان. يبدو لنا أن التداعيات على الشعب السوداني مثل الإصابات النفسية والمجاعة والنزوح الكبير داخل السودان وإلى البلدان المجاورة هي موجات الصدمات المروعة. إذن ما الذي يحدث للشعب السوداني؟ كيف يعيش هذا الشعب في حالة الحرب المستمرة؟

نتيجة لاستفتاء 9 يناير 2011 انفصلت جنوب السودان من الشمال رسميا. وذلك بعد الحرب الأهلية التي استمرت 20 سنة وفشل اتفاقيات السلام. جنوب السودان بلد مسيحي وأصغر دولة في العالم واكتسبت بدعم الولايات المتحدة ثلاثة أرباع جميع الموارد النفطية من أكبر دولة سابقة في القارة الأفريقية. في نفس الوقت في الخرطوم قد توافد المتظاهرون أفواجا مطالبين بإصلاحات سياسية وتحسين شروط الحياة. أصبحت الدولة ضعيفة اقتصاديا وسياسيا بعد الانفصال مع الجنوب. وحالة المناطق الخاضعة للتمرد متوترة في أنحاء البلاد. بالإضافة إلى ذلك في دارفور وفي كردفان وفي النيل الأزرق الحالة على وشك الاشتعال. ففي بقية السودان يريد كل الناس رأس البشير. إنه منذ 2008 يُتهم بإبادة جماعية وجرائم حرب وجرائم ضد الإنسانية من قبل "المجتمع الدولي". ولكن البشير مشير وزعيم الحزب الوطني الإسلامي فيستطيع أن يعتمد على جيشه المخلص وميليشيات رهيبة وحلفاء قوية جدا. يواصل الحرب ضد المتمردين والاستفزازات تجاه "المجتمع الدولي" بينما يتم قمع المظاهرات بدموية في الخرطوم ويتم مطاردة وتعذيب المشاركين.

لم يمنع القمع أن تولد من جديد الحركات الاجتماعية من الرماد كل مرة. أولا بفضل الأمل الآتي من الربيع العربي ثم باشتداد المعارضة ضد استفزازات الحكومة. زد على ذلك تحت ظل صندوق النقد الدولي ضاعفت الحكومة أسعار الوقود والطحين بين ليلة وضحاها بينما تمنح جزءا كبيرا من موازنة الدولة للجيش والمخابرات. ففي الشوارع أطلق المتظاهرون هتافات منددين بالتقشف المالي وارتفاع الأسعار تحت شعار الربيع العربي "حرية، حرية". يدعون إلى إسقاط النظام وانتقام لدماء المتظاهرين الشهداء التي قتلهم الجيش. تتسع الاحتجاجات خصوصا الاحتجاجات التي يقودها الطلبة والحزب الشيوعي وكادوا أن يُسقطوا نظام البشير في 2013 و2016 دون نجاح حتى الآن.

كيف نستطيع تفسير قوة هذا التمرد وفشله؟ ما الذي حدث في الخرطوم وفي الجامعة وفي الأحياء؟ ما معنى كلمة "سلمية" في بلد مسكون بالموت؟
ما هي المفاتيح لفهم قصص الحياة في الخرطوم؟ بعد الهجرة إلى فرنسا كيف نؤثر على الوضع السياسي؟
سنتطرق إلى هذه الأسئلة مع رفاق وأصدقاء سودانيين مهاجرين في فرنسا بعد مشاركتهم في تمرد 2013.
سنبدأ بأننا نهتم بمكانة المهاجرين من السودان وغيرها في "كاليه" بشكل خاص وفي فرسنا بشكل عام ثم نتتبع المسار إلى النزاعات السابقة في السودان تحت حكم عمر البشير.

برنامج

الخميس 15 نوفمبر س 6 مساءً

تقديم "كونسيرتينا" جريدة المعالجة الإعلامية للعشوائيات في مدينة "كاليه" ,بحضور أعضاء جمعية الكوخ القانوني في "كاليه".
قراءة عقب مناقشة عن وضع المهاجرين على الساحل الشمالي.

الجمعة 16 نوفمبر س 6 مساءً

مناقشة عن التمرد في أحياء الخرطوم الشعبية.

السبت 17 نوفمبر س 2 ظهرا

مقدمة للوضع السياسي في السودان.
تقديم السيد "ديشاي" باحث في جامعة باريس ثمانية الذي يقوم ببحث عن حراك الشباب في السودان.

السبت 17 نوفمبر س 4 ظهرا

قصص كفاح الطلاب ومناقشة عن حركات الاعتصام في الجامعة في السودان.

Il suffit de dire que le Soudan est un pays traversé par le Nil bordé de grandes plaines cultivables, riche de pétrole, de mines d’or dans ses montagnes, d’un accès à la mer Rouge et dont les frontières sont tracées à la règle pour deviner qu’il est le théâtre de conflits d’intérêts permanents. De Ben Laden aux embargos économiques américains, des cargos ukrainiens remplis d’armes russes, au pétrole, oléoducs et lignes de chemin de fer chinoises, de la récente ruée vers l’or aux extractions géantes d’Areva ; autant d’enjeux et de convoitises qui expliquent que le Soudan soit aux mains d’un dirigeant, qui depuis son accession au pouvoir en 1989 n’a cessé de faire la guerre à sa population, tout en subissant la présence énigmatique de la « communauté internationale ».

Le pays a par ailleurs une histoire complexe de cohabitations conflictuelles entre les religions, les ethnies, les pro et les anti régime. Le gouvernement se heurte tour à tour contre les rebelles, les paysans, les nomades, les étudiants et les pauvres. Les croisements et les superpositions de ces conflits rendent la situation difficile à lire. Leurs conséquences sur la population - traumatismes, famines et grands déplacements internes au Soudan et dans les pays limitrophes - semblent autant
d’ondes de chocs incontrôlables. Que se passe-t-il alors pour la population soudanaise ? Se demande-t-on : comment vit-on dans la guerre permanente ?

Le 9 janvier 2011, suite à un référendum, le Sud-Soudan fait officiellement sécession avec le Nord après 20 ans de guerre civile et l’échec de plusieurs accords de paix. Le Sud-Soudan, chrétien et plus jeune pays du monde, emporte avec le soutien des États-Unis, les trois-quarts des ressources pétrolières de l’ancien plus grand pays d’Afrique. Au même moment à Khartoum, les manifestations font rage, réclamant une réforme politique et l’amélioration des conditions de vie. Le régime est affaibli économiquement et politiquement par la séparation d’avec le Sud et les foyers rebelles sont encore vifs aux quatre coins du pays. Au Darfour, dans le Kordofan, dans le Nil bleu, la situation est encore conflictuelle. Dans ce qu’il reste du Soudan et à l’étranger, tout le monde veut a tête d’El-Béchir. Le chef d’État est poursuivi par la « communauté internationale » depuis 2008 pour génocide, crimes de guerre et crime contre l’humanité. Mais El-Béchir, ancien colonel, chef de file du Parti National Islamiste, a une armée fidèle, des milices sanguinaires et des alliés puissants : il
continue à faire la guerre aux rebelles, des pieds de nez à la « communauté internationale » tandis qu’à Khartoum les manifestations sont réprimées dans le sang, ses participants traqués et torturés.

La répression n’a pourtant pas empêché les mouvements sociaux de renaître chaque fois de leurs cendres, portés d’abord par le souffle d’espoir des Printemps arabes, puis redoublant d’intensité face aux provocations du gouvernement. Gouvernement qui, selon les recommandations du FMI double du jour au lendemain le prix du carburant ou de la farine, mais fait chaque fois la part belle à l’armée et aux renseignements dans la répartition du budget. Dans les rues, les slogans dénoncent
l’austérité et la montée des prix et reprennent le « Liberté ! Liberté ! » des Printemps Arabes. Ils appellent à la chute du régime et à la vengeance des manifestants tués par l’armée. La contestation pacifique, menée principalement par les étudiants et le Parti Communiste prend de l’ampleur jusqu’à toucher du doigt à deux reprises, en 2013 et en 2016, la possibilité de renverser enfin El-Béchir sans
pour autant y parvenir.

Comment expliquer la force et l’échec de ces révoltes ? Que s’est-il passé à Khartoum, à l’université, dans les quartiers ? Que veut dire le mot pacifisme dans un pays hanté par la mort ? Quelles clés de compréhension nous donnent les récits de la vie à Khartoum ? Quelle prise sur la situation politique une fois exilé en France ?
Ce sont quelques-unes des questions que nous nous poseront avec des camarades et des amis Soudanais exilés en France suite à leur participation aux révoltes de 2013. Nous commencerons par nous intéresser à la place faite aux exilés du Soudan et d’ailleurs à Calais et en France puis nous remonterons le fil jusqu’aux luttes antérieures dans le Soudan d’Omar El-Béchir.

PROGRAMME

Jeudi 15 novembre 18h00 :

Présentation de Concertina journal du traitement médiatique du bidonville de Calais, en présence de membres de la Cabane Juridique de Calais.
Lecture suivie d’une discussion sur la situation des exilés sur le littoral Nord.
(Aperçu sur https://fr.scribd.com/document/377872976/Concertina-Internet#fullscreen&from_embed et https://lundi.am/Concertina)

Vendredi 16 novembre, 18h00 :

Discussion sur les révoltes dans les quartiers populaires de Khartoum
Présentation faites par des camarades Soudanais.

Samedi 17 novembre à 14h00 :

Introduction à la situation politique au Soudan
Présentation faite par C. Deshayes chercheur à Paris VIII travaillant notamment sur les mobilisations de la jeunesse au Soudan.

Samedi 17 novembre à 16h00 :

Récits de luttes étudiantes et discussion sur les mouvements d’occupation d’universités au Soudan.
Présentation faites par des camarades Soudanais.

P.-S.

Maison de la grève, 37 rue Legraverend, métro Ste Anne ou Anatole France, Rennes.

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