Après trois années de délibérations depuis leurs bases, en face à face et depuis le bas, les communautés zapatistes ont décidé de créer quatre nouvelles Municipalités Autonomes Rebelles Zapatistes (MAREZ). Cela implique de croitre dans le territoire libéré et d’accroître son influence dans la région du Chiapas, consolidant ainsi une résistance qui est aujourd’hui menacée plus que jamais, encore plus qu’au cours des malheureuses années des gouvernements PRI et PAN.
Parallèlement à cela, sept Caracols vont naître (instances de dialogue entre la communauté zapatiste et les peuples du Mexique et du monde) afin de renforcer la communication avec ceux qui manifestent leur solidarité avec la cause libertaire défendue depuis 1994 par l’EZLN. Les MAREZ et les Caracols seront désormais des organes de « bon gouvernement » regroupées sous le nom de Centres de Résistance Autonome et de Rébellion Zapatiste (CRAREZ).
Dans une déclaration officielle, le Sous-Commandant Insurgé Moisés a expliqué que cette étape politique et organisationnelle est due à la situation actuelle du Mexique, dans laquelle "la politique gouvernementale destructrice de la communauté et de la nature, (...) pensant qu’avec sa politique de charité contre-insurrectionnelle elle pourrait diviser le zapatisme et acheter la loyauté des non-zapatistes, encourageant ainsi la confrontation et le découragement, a finalement donné les arguments manquants pour convaincre ces frères et sœurs de la nécessité de défendre la terre et la nature".
Andrés Manuel López Obrador (AMLO), surnommé le "Mandón" (le "Chefaillon") dans les communiqués de l’EZLN, est définit comme faisant partie des symboles du "mauvais gouvernement", qui dans son attractive "Quatrième Transformation", avance plus que quiconque vers une confrontation avec les communautés indigènes du Chiapas (voir article : AMLO à l’œuvre : des mégaprojets à la militarisation). « Nous pensons que l’actuel contremaitre s’est formé au PRI et avec une conception "indigéniste" selon laquelle les autochtones aspireraient à vendre leur dignité et cesseraient d’être ce qu’ils sont, et que l’indigène serait une pièce de musée, un produit artisanal multicolore servant à ce que les puissants puissent occulter le gris de leur coeur. Voilà pourquoi ils s’intéressent à ce que leurs trains-remparts (celui de l’Isthme ainsi que le mal nommé "Maya") incorporent au paysage les ruines d’une civilisation, pour satisfaire le touriste", affirme Moisés.
Les nouvelles municipalités s’appellent "Espoir de l’Humanité", "Ernesto Che Guevara", "Semant la Conscience pour Récolter des Révolutions pour la Vie" et "21 Décembre". L’EZLN lance avec ce communiqué un appel à la solidarité internationale, pour parier sur la défense de sa politique : "Pour qu’ils nous regardent, nous nous sommes couverts le visage ; pour qu’ils nous nomment, nous avons nié notre nom ; nous parions sur le présent pour obtenir un futur, et, pour vivre, nous mourrons. Nous sommes les zapatistes, principalement des indigènes aux racines Maya, et nous ne nous vendons pas, nous ne nous rendons pas, et nous n’abandonnons pas".
Pour soutenir le mouvement Zapatiste :
- Enlace Zapatista : Site Officiel du mouvement Zapatiste
- Association Espoir-Chiapas : Blog d’information et de réflexion sur le Chiapas et la lutte autonome en France et dans le monde.
- Centre pour les Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas : Organisation de solidarité avec les peuples du Chiapas, organisent notamment les Brigades Civiles d’Observation ayant pour fin de dissuader les attaques de paramilitaires.
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