Si le mouvement du 10 septembre risque d’entrer rapidement dans l’oubli, il nous semble néanmoins utile d’y revenir parce qu’il permet d’observer à l’œil nu certaines des contradictions les plus frappantes de notre époque. En l’espèce, la journée du 10 semble présenter sous une forme ramassée et pour ainsi dire dramatisée les impasses d’une partie des luttes récentes. Cette journée fut pour nous surprenante à deux égards. Premièrement, par la quantité de préparation qu’elle a suscitée. Des dizaines de milliers de personnes se sont engagées dans des formes d’organisation diverses et ont donné de leur personne pour préparer un mouvement qu’elles espéraient massif. Rarement un mouvement politique n’avait suscité un tel effort de structuration, qui plus est en dehors des organes politiques et syndicaux. Pour autant, malgré les efforts engagés en amont, les réussites tactiques de la journée du 10 ont été très limitées, voire nulles. De plus, cette journée semble n’avoir produit aucun effet d’entraînement, peinant à se renouveler après une unique journée de mobilisation. Pire encore, le mouvement n’est pas parvenu à peser d’un quelconque poids sur la crise politique en cours puisqu’il a échoué à conjurer la perspective d’un budget austéritaire1. Ce qui nous frappe, c’est l’écart entre la masse d’organisation engagée pour cette journée, et le résultat concret sur lequel elle a débouché : un relatif néant.
Médias et luttes : du déni à la diffamation- Festisol
Conférence d’Acrimed et Attac dans le cadre du Festisol (festival des solidarités) le 17/11 à 18h à la MIR (7 Quai de Chateaubriand)

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