A l’occasion de leur passage par Paris, nous avons discuté de la situation créée en Italie par la vague de mobilisation pour la Palestine avec Maurizio Coppola et Salvatore Prinzi, membres de la direction de l’organisation Potere al Popolo.
Nous avons tout d’abord voulu replacer cette mobilisation dans une perspective historique, pour en comprendre les ressorts sur la longue durée et mieux cerner ce qui fait la spécificité de l’Italie au sein de la mobilisation internationale aux côtés de la lutte du peuple palestinien. Il a ainsi été question de la spécificité de l’internationalisation de la formation de la nation italienne, de ses conséquences sur la culture internationaliste qui marque la gauche communiste de ce pays et du rôle des secteurs progressistes du monde catholique.
Nous avons par la suite abordé les questions stratégiques qui se posent au mouvement pour la Palestine et pour la gauche radicale italienne. Une question a surgi avec force au cours de l’entretien, celle du rôle du mouvement ouvrier, qui a été, pour la première fois depuis des décennies, capable de reprendre l’initiative, de s’appuyer sur une mobilisation plus large pour l’amener à un niveau qualitativement nouveau.
Cette expérience éclaire le rôle que joue le mouvement pour la Palestine dans les processus de politisation et de radicalisation de forces sociales et politiques émergentes au sein même des métropoles impérialistes à une échelle inédite depuis les années 1970 et le mouvement contre la guerre du Vietnam.

Les différents points abordés dans l’entretien :
- Une longue tradition antiguerre et anti-impérialiste
- Les réactions du mainstream politico-médiatique après le 7 octobre
- Le rôle du monde catholique
- La construction du mouvement pour la Palestine
- C’est la « génération Gaza » qui est entrée en scène
- La question de la grève
- L’intervention de Potere al Popolo
- Vers une rupture avec la passivité politique ?
- La question de la centralité ouvrière
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Une longue tradition antiguerre et anti-impérialiste
Contretemps – Je propose de commencer par une mise en perspective historique avant d’en venir à la vague actuelle de mobilisation pour la Palestine. L’Italie a une longue tradition de mobilisation anti-impérialiste qui s’est maintenue alors même qu’au niveau politique, avec la dissolution du Parti communiste italien (PCI), en 1991, puis, dans les années 2000, l’effondrement du Parti de la refondation communiste (PRC), la gauche radicale n’occupe qu’une place marginale sur la scène politique. Comment expliquer ce phénomène ?
Suite de l’entretien à lire sur Renversé.co


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