Néo-libéralisme, scientisme pédagogique, néo-conservatisme et accointances ultra-droitières.
Une belle carrière : prof de droit public, recteur de l’académie de Guyane, directeur adjoint du cabinet du ministre de l’éducation et chef de la DGESCO (enseignement scolaire) sous son prédécesseur Chatel.
Jugé trop à droite pour la direction de science Po, il obtient en 2013 la direction de l’ESSEC, prestigieuse école de commerce classée mondialement au 3e rang pour la production de Chicago boys and girls prêts à tout niquer, nous, nos gosses et la planète compris.
Vient le tour de la réflexion au sein du droitier institut Montaigne. Il élabore le programme éducation du candidat raté Juppé, ensuite récupéré par le candidat « rends l’argent » Fillon.
Ni à droite ni à gauche, mais soudain à l’ultra-centre : il est nommé ministre de l’éducation de Macron.
Sa technique depuis, le choc. On tape, on discute après, une fois l’autre knock out. Les annonces médiatiques se succèdent, certaines futiles et accessoires, d’autres imposant à marche forcée et dans la précipitation des changements importants et irréfléchis d’un « système scolaire » en équilibre déjà fragile après tant d’années d’austérité. La seule constante qui ressort, sa ligne, que l’on peut définir selon trois axes :
Néo-libéralisme :
Sélection à tous les niveaux, autonomie des chefs d’établissements et territorialisation, salaire au mérite, enseignement privé, l’apprentissage plutôt que l’école, évaluation et reporting partout.
Scientisme pédagogique :
C’est son grand totem, la science résout tout ! Méthode de lecture imposée aux enseignant.e.s, création d’un institut scientifique avec son copain Dehaene (docteur en psychologie cognitive), méthodes de labos imposées dans les classes appliquées comme à des lapins (?) (souvenez vous : la détection des gosses de trois ans à « risque » sous Sarko, c’est lui).
Néo-conservatisme :
La laïcité républicaine comme arme de stigmatisation des musulmans et gros cadeaux aux écoles catholiques, rejet de l’écriture inclusive, uniformes scolaires, internats « d’excellence » pour les sauvageons, le mot RÉPUBLIQUE (la sienne) clamée comme une formule magique, respect de l’autorité.
Celle qui en parle le mieux :
Marine le Pen dit de lui « Les discours de M. Blanquer sont […] pour nous une victoire idéologique
mais même maintenant une victoire politique [il] reprend à son compte les idées du FN sur l’école : rythmes scolaires, retour aux fondamentaux, redoublements, refus de l’écriture inclusive, assouplissement de la réforme du collège, dictée quotidienne, méthode de lecture, fin du scandale du tirage au sort à l’université. » Blanquer l’a bien sûr accusé de récupération de ses propos, pour une fois qu’elle disait vrai !
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