Pour le premier débat : « Face à la montée des communautarismes, quelle laïcité ? » est invitée Jeannette Bougrab. Elle est sobrement présentée comme ancienne présidente de la Halde (Haute autorité de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité) [1] et ancienne ministre. Faut-il rappeler que c’est une proche de Claude Guéant, d’Alain Juppé et de François Fillon, trois personnes bien connues pour leur passion de l’égalité et leur com-bat acharné contre les discriminations ? Elle a aussi soutenu énergiquement Nicolas Sarkozy pendant les dernières primaires de la droite en 2016. Tout le monde a le droit, en effet, de participer au jeu démocratique et la corruption évidente, pour ne pas dire avérée, de ces éminentes personnalités ne doit pas les empêcher de diriger la France. Ou alors qui resterait-il pour incarner l’État français ? Quel préfet resterait en place ? Surtout en Bretagne, où le poste de préfet mène à de hautes fonctions à Paris, avant la mise en examen. Interdire aux margoulins les hautes fonctions publiques, c’est faire le jeu des discriminations et du populisme. On sait où ça mène.
Question laïcité, Jeannette Bougrab est spécialiste et c’est la raison pour laquelle elle est invitée. Elle a affirmé publiquement, à de nombreuses reprises, son souci de la laïcité, c’est-à-dire sa critique de l’islam. Car le communautarisme qui menace la France, c’est l’islam, et non pas le catholicisme - que le journal Ouest-France a toujours défendu avec vigueur, pour ne pas dire acharnement (ce qui n’a rien à voir avec le fanatisme), jusque dans les dernières lignes du dernier édito de François-Régis Hutin, grand catholique devant l’éternité. Jeannette Bougrab, qui est aussi chroniqueuse dans la revue d’extrême-droite Valeurs actuelles, le sait mieux que quiconque. L’Islam est le grand danger et l’obstacle n°1 au Vivre ensemble. Le premier débat de la première journée a le mérite de poser la question importante de notre temps. Jeannette Bougrab a dû en discuter à de nombreuses reprises avec son ami Patrick Buisson, grande figure de l’extrême-droite française, avec lequel elle a travaillé sur des documentaires.
Ouvrir les Assises nationales de la citoyenneté et du Vivre ensemble avec une chroniqueuse d’une revue d’extrême-droite, collaboratrice de Patrick Buisson : il fallait oser ! Mais les courageux journalistes de Ouest-France ont toujours fait du combat pour la vérité une exigence de tous les jours !
Nous aurions aimé avoir également l’avis de Jeannette Bougrab sur le poids de la dépense publique et de la dette (elle a fait passer son salaire de 6 900 euros à 14 000 euros mensuels quand elle était présidente de la Halde) mais elle sera déjà très occupée avec l’islam, ou plutôt avec la laïcité et le communautarisme.
Et face aux critiques faciles : ne doit-on pas rappeler que la lutte pour l’égalité et contre les discriminations n’a pas de prix ? Tout comme la lutte pour la liberté de la presse ?
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