Nous étions aujourd’hui en grève non pas contre la direction locale (elle avait même été prévenue en amont) mais contre l’austérité, la casse perpétuelle du service public et les annonces affligeantes liées aux fonctionnaires et à leur statut.
Le ministre de la fonction publique est en effet lancé dans une pleine démarche de « fonctionnaire bashing » en prétendant notamment que l’attractivité de la fonction publique réside dans la méritocratie, la semaine en 4 jours, la suppression des catégories, la facilitation du licenciement, etc...
Le progrès social que nous aimerions que ce dernier défende est tout d’abord une indexation du point d’indice sur l’inflation (nos Taxes Foncieres et tant d’autres charges financières le sont bien !!) , une meilleure couverture des services publics sur tout le territoire, accompagné par l’arrêt des suppressions d’emplois.
De même, si la semaine de 4 jours est une volonté de progrès social, alors qu’elle se traduise par 32h sur 4 jours sans perte de salaire et l’abandon de la prime au mérite.
En résumé, nous sommes à -25 % de perte de pouvoir d’achat sur 20 ans, une baisse de 12 % d’effectif sur le Jura en 10 ans, et une dégradation flagrante du maillage territorial :
- de 40 trésoreries il y a 30 ans à seulement 4 SGC et 1 Trésorerie hospitalière aujourd’hui
- de 4 Service des Impôts des Particuliers en 2021 à 2 aujourd’hui
- de 4 Service des Impôts des Entreprises à un seul
- des regroupements de missions par entités uniques, à l’image des SPF (publicité foncière) , SDIF (cadastre), pôle de contrôle…
- une relocalisation de 30 agents sur le CCpro ( centre d’appel téléphonique uniquement pour les SIE du Rhone) qui limite les pertes d’effectifs pour le département du Jura mais les missions sont exercées pour une autre direction
Cette action a eu un très bon écho dans la presse au niveau local et sur le territoire : plusieurs articles dans la presse locale et des interviews sur les radios régionales.
Les usagers rencontrés partagent notre ressenti sur l’éloignement perpétuel des services publics et sur les réformes qui vont à l’encontre de leur bonne marche.
On ne reviendra pas sur celle des retraites ou du chômage, mais il y a actuellement celle du choc des savoirs au niveau de l’éducation nationale, et bien évidemment celle qui arrive vitesse grand V : la réforme de la fonction publique.
Pourtant, le statut actuel de la fonction publique reste encore d’une très grande modernité. Conçu pour que les agents publics restent au service de l’intérêt général et non des intérêts particuliers, il apporte entre autres la garantie de l’égalité de traitement. Il impose des devoirs aux agents et en contre- partie des droits ( droit à congés ou droit de grève entre autres) afin de garantir l’indépendance des fonctionnaires vis-à-vis de toute forme de pression ou d’arbitraire. Nos droits ont été largement réduits, voire anéantis en 2019 par la loi dite de transformation de la Fonction publique, déjà présentée par le même ministre.
Sans les JO elle aurait déjà été présentée mais les dirigeants souhaitent le calme durant l’ère olympique…
Sans réaction de notre part ni votre soutien, ce seront tous les agents des Finances Publiques et les fonctionnaires qui seront perdants.
On ne se laissera pas faire et cela ne réside pas uniquement dans la formulation mais dans l’action menée et celles qui suivront à l’échelle départementale, régionale ou nationale...
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