Pourquoi le 25 novembre ?

Proclamée depuis 1999 par l’ONU et commémorée depuis 1981, le 25 novembre marque la Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Derrière le choix de cette date, se cache l’histoire des trois sœurs Mirabal, militantes féministes antifascistes et révolutionnaires, martyres de la lutte pour la liberté en République Dominicaine.

Patria, Minerva et María Teresa Mirabal combattent activement le dictateur Rafael Trujillo, qui dirige la République dominicaine de 1930 à 1961. Surnommées les sœurs « Mariposas », (« Papillons »), elles s’organisent au sein d’un mouvement contestataire visant à renverser le régime de Trujillo et à préparer la révolution.

Mais en janvier 1960, le régime de Trujillo arrête une centaine de membres de l’organisation dont les Mariposas. Condamnées à cinq ans de prison, les trois sœurs sont torturées lors de leur détention.

Elles sont finalement libérées le 7 février 1960 et poursuivent leurs activités clandestines d’opposition au régime.

Le 25 novembre 1960, alors qu’elles rendent visite à leurs maris toujours détenus en prison, les sœurs Mirabal sont arrêtées et assassinées sur ordre de Trujillo. Cet assassinat soulève l’indignation de tout le pays. Trujillo sera assassiné six mois plus tard, le 30 mai 1961, dans sa voiture.

Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre post Instagram de 2021 retraçant l’historique de cette date phare !

Quelques exemples de mobilisations du 25 novembre à travers le monde

25 novembre 1983, en Argentine

Comme le prouve l’assemblée féministe à Bogota de 1981 qui a fait du 25 novembre la date mobilisatrice que l’on connaît aujourd’hui, les pays d’Amérique latine connaissent des marées féministes submergeantes depuis des décennies, et sont une force qui influence les féministes du monde entier. La lutte contre les violences sexistes et sexuelles, les viols, les disparitions et les féminicides y est acharnée, encore aujourd’hui.

25 novembre 2017, en Italie

En moyenne, chaque année en Italie, 150 femmes et personnes minorisées sont tuées. Dans la rue, des milliers de femmes et personnes minorisées marchent pour défendre leurs vies, en se rendant à la maison des femmes, ici, de Rome.

25 novembre 2019, au Chili

2 000 personnes se sont réunies devant le Palais de Justice à Santiago pour répéter la performance « Un violador en tu camino » (« Un violeur sur ton chemin ») créée par le collectif Las Tesis. Les yeux bandés avec des tissus noirs et un foulard noué au bras, des femmes de tout âge ont exécuté une chorégraphie en scandant des paroles contre le patriarcat, les violences sexistes et sexuelles et l’inaction des pouvoirs exécutif et judiciaire.

25 novembre 2020, au Mexique

Au Mexique, en moyenne 10 femmes sont tuées par jour. En 2020, 3 700 mortes ont été enregistrées, et à peine un quart d’entre elles ont été reconnues comme un féminicide. Des milliers de manifestantes sont descendues dans les rues de Mexico pour crier leur colère. « Le machisme tue, détruit la vie des femmes et limite le développement de notre pays », a déclaré la ministre de l’Intérieur Olga Sanchez.

25 novembre 2022, en Turquie

À Istanbul, des dizaines de manifestant·e·s ont été arrêté·e·s à lors du rassemblement appelé par la Plateforme du 25 novembre. Interdite par le gouvernement, cette manifestation a réuni plusieurs centaines de personnes qui ont entonné en turc et en langue kurde, «  Femme, vie, liberté  ».