La Mer est une ZAD et rien ne pourra la déloger !
Alors qu’une deuxième vague emporte les hopitaux dans la tourmente depuis quelques jours, c’est une autre vague repressive qui emporte le monde de la mer avec elle. La mer nous est de nouveau interdite.
Depuis le début du deuxième confinement, la mer est de nouveau un territoire qu’ils voudraient réservé pour l’exclusivité des zodiacs des affaires maritimes, cargos déverseurs de marchandises non essentielles et autres supports polluants servants les intérêts d’un capitalisme organisant le ravage des milieux qu’il utilise !
Ne nous trompons pas, en nous interdisant l’accès à la mer, ils ne rétablissent pas docilement la migration paisible des oiseaux sur les flots des océans, les parties de pêches joyeuses de phoques solitaires et autres escapades romantiques. Car les bâteaux ratisseurs de fonds continueront de rentrer en concurrence avec des milliers d’espèces déjà menacées par la surpêche, et les pétroliers ne s’arrêteront pas de verser leurs tonnes de fioul dans les océans !
La Mer, zone interdite ?
Depuis le 30 octobre, les sentinelles d’amoureuses et d’amoureux de la mer continuent leurs rondes aquatiques, sur une planche, en marchant sur les rivages, palmé·e·s, avec ou sans leurs ailes, du matin au soir, malgré les interdits ! Comme avant ce nouveau confinement, en prenant soin de nettoyer la mer de la pollution visuelle constatée dans leur jardin à chaque sortie, car une balade, des tonnes de déchets ! Tout en profitant de cet élement pour vivre quelques instants de plaisirs bénéfiques pour nos corps ! Car le pouvoir était bien content de trouver toutes ces petites mains quand le Prestige, l’Erika ou l’Amoco Cadiz s’échouaient sur nos côtes !
Quelques brides nous remontent déjà et attestent de la vigueur de la résistance qui s’organise. Ici, un médecin biarrot accompagne une dame de 90 ans pour son bain journalier. Là, une bande se retrouvent pour surfer sur un cap de la Bretagne Nord. plus loin, ce sont des dizaines de kite et planches à voile qui survolent les flots de la Bretagne Sud. Et une trentaine de surfeurs et surfeuses côtoient ici des mamies faisant leur longe-côte quotidien !
Contrairement au premier confinement, les pratiquant·e·s défient le dispositif sécuritaire et liberticide empêchant de se mouvoir en exterieur. Sur·e·s de leurs arguments. Parce que la contamination à la covid-19 est très peu propable dans le milieu marin où la distanciation est la règle. Parce que les bénéfices de la mer sur nos santés ne sont plus à démontrer. Parce que le pouvoir autorise les français à s’entasser dans des centres commerciaux, à leur travail ou dans leur école mais leur interdit les espaces de plein air bien moins dangereux. Parce que l’accidentologie de toutes ces pratiques maritimes est minime eu égard du nombre important d’accidenté·e·s au volant, en bricolant ou en buvant !
La repression est déjà à l’oeuvre. De nombreux surfeurs, surfeuses, baigneurs et baigneuses se sont déjà fait·e·s sortir de l’eau, parfois assorti d’une amende. Ici un groupe de 30 surfeurs sortis par le zodiac des affaires maritimes, là cinq baigneurs et baigneuses réprimandées à leur sortie de l’eau. Pour autant, la révolte tranquille continue et tous les jours, tels ces marées et ressacs venant et repartant de la grève, des milliers de personnes vont et viennent sur la mer bravant les interdits.
Cette résistance est légitime, doit continuer et s'amplifier. Nous devons la construire et lui donner de la force. Un premier appel massif circule pour que partout sur le littoral atlantique, méditerranéen et de la Manche, tous et toutes nous nous retrouvions Samedi prochain, 7 novembre, à 16h sur nos lieux de pratique. Qu'il s'agisse d'activités nautiques au sens large mais aussi plus largement sur chaque lieu de pratique d'une activité en plein air ! Et profitons en pour nettoyer les plages !
Soyons inventives et créatifs, solidaires et bienveillant·e·s entre nous !
Nous savons la deuxième vague de ce virus difficile pour notre système de santé et celles et ceux d’entres nous les plus fragiles. Distancons nous suffisament pour rendre toute contamination impossible. Mettons nos masques si nous sommes amené·e·s à nous retrouver groupé·e·s sur la terre, ils nous protègent du virus tout autant que de la police !
Soyons inventifs en tentant de rendre tout potentiel dispositif policier inopérant. Contournons les plutôt qu’aller à la polémique avec tout individu en uniforme. Démultiplions les lieux de rendez-vous pour ne jamais être des milliers au même endroit. Organisons nous à l’échelle de nos réseaux d’amitiés pour mettre en pratique les valeurs habituelles en mer que sont l’entraide et la solidarité !
Soyons créatives et démultiplions un ensemble de communications tantot drôle tantot dénonciateur, en banderoles, pancartes, peintures, etc pour faire porter nos désirs de continuer à chevaucher la mer et la protéger.
Soyons solidaires entre nous, et reprenons à notre compte des pratiques déjà initiées dans certains coins du littoral : lancement de cagnottes collectives pour soutenir les éventuelles amendes, vigie pour alerter de la présence policière, non divulgation de nos lieux de pratique lorsque nous souhaitons rester caché·e·s en dehors des samedi de rassemblements massifs.
Soyons bienveillants et inclusives en tentant de rendre nos initiatives les plus rejoignables possible. Bienveillant·e·s entre nous pour éviter que nos désaccords prennent le dessus sur notre amour de la mer.
Et à la fin, comme sur d’autres ZAD, nous gagnerons !
Comme dans chaque combat juste, soyons sur·e·s de nos choix et faisons de notre vague un tsunami emportant leur monde autoritaire dans les fonds des océans. Et lorsque nous aurons regagné le droit d’aller en mer, sur son rivage ou au grand large, ne redevenons pas de simples consommateurs. Organisons nous pour la défendre, son territoire et ses habitant·e·s non humains.
Ils ont décidé de faire de la mer une Zone A Défendre, à nous de la rendre habitable !
Le collectif La Mer est une ZAD
contact : lamerunezad@protonmail.com
lamerestunezad.noblogs.org
Pour ajouter vos rendez-vous ailleurs que sur les réseaux, vous pouvez envoyer vos lieux, on les publiera !
image : @marin_lr
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