Un ti da bep hini ! Un logement pour tous !
La Région Bretagne affiche son ambition d’accueillir 400 000 nouveaux habitants d’ici 2040. La métropole de Nantes et le département de Loire-Atlantique sont dans la même logique d’attractivité forte et donc de pression immobilière forte. De plus, l’envolée des prix de l’immobilier constatée avec la crise du COVID accentuera encore les difficultés d’accès au logement, notamment pour les plus jeunes et les plus modestes et accentuera donc les inégalités sociales. Autres effets secondaires, ceux de l’accès aux services publics, à l’éducation, à la santé, aux transports, à la culture, à la mobilité...
Il sera donc de plus en plus difficile de se loger en Bretagne. Le mal-logement en lui-même n’est pas nouveau, mais la hausse des prix et la pénurie de biens en location et à l’achat s’aggravent et s’étendent. En plus d’être un désastre social, l’envolée des prix de l’immobilier aggrave la crise écologique, en forçant les actifs à s’installer plus loin de leur lieu de travail, et en poussant à la destruction de nouvelles terres agricoles pour produire des logements. Il nous faut affronter le problème globalement et nous donner la force localement, ici, en Bretagne, de répondre à cette problématique.
Nous ne percevons pas de volonté politique des institutions locales, notamment de la Région Bretagne, pour faire face à ces défis et nous les interpellons à travers notre mobilisation sur ce sujet qui concerne tous les bretons et toutes les bretonnes.
On ne peut pas apprécier de la même façon la demande résultant de l’installation de nouveaux arrivants et la demande en résidences secondaires ou en placements financiers. Des centaines de milliers de logements sont vides pendant la majeure partie de l’année en Bretagne, ou gelés pour des locations touristiques.
En période de pénurie installée, nous affirmons avec force que le droit à un logement est un droit fondamental, qui doit primer sur la résidence secondaire ou la location touristique. Là est le seul chemin pour concilier l’urgence sociale et l’urgence écologique, pour loger correctement une population croissante sans détruire nos terres agricoles et naturelles, pour accueillir les personnes d’où qu’elles viennent sans discrimination d’origine.
Nous proposons un week-end de mobilisations ouvert à toutes et à tous, pour le droit au logement, les 20 et 21 novembre, sous les revendications suivantes :
- Intégrer la Région Bretagne dans la Zone dite Tendue et permettre ainsi aux communes de la Région Bretagne qui sont exclues de ce dispositif de surtaxer les résidences secondaires jusqu’à 60%. Les élu·e·s locaux doivent prendre position puis se mobiliser pour obtenir ces outils, et les utiliser.
- Le prélèvement de la Taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV) partout où ce n’est pas encore fait à l’échelle intercommunale comme la loi le permet déjà, et l’affectation du produit à des services d’hygiène et de sécurité, dotés de moyens pour contrôler la salubrité des logements mis en location. La Région Bretagne doit accompagner les collectivités locales intercommunales sur ce chantier qui palliera les faiblesses de l’ARS ( Agence Régionale de Santé ) incapable, faute de moyens de l’État, de remplir sa mission de service public pour faire constater l’insalubrité de nombreux biens mis à la location.
- Une régulation forte de la location touristique et en particulier du système des plates-formes de location pour particuliers, au-delà des possibilités déjà existantes, en réservant par exemple ce type de location à la seule résidence principale du loueur.
- Un statut de résident réservant l’achat de logements ou de terrains aux personnes habitant le territoire depuis un certain temps, à l’échelle des pays, là où les résidences secondaires en excès posent de graves problèmes. Ce statut, sans aucune discrimination d’origine et sur la seule base de la résidence, permettra de faire baisser les prix et de rendre progressivement des pans entiers du territoires à de véritables habitant·e·s.
- L’impossibilité du vote des résidents secondaires, qui peuvent représenter un poids électoral disproportionné dans les communes littorales.
- Un observatoire public du logement en Bretagne capable de fournir et d’actualiser les données fondamentales sur le logement : prix à l’achat et en location, part des résidences secondaires et logements vacants dans l’année écoulée, part des locations touristiques, vérifications de la légalité des annonces…
- L’utilisation du droit de préemption et d’expropriation en urgence pour garantir le droit au logement, là où des personnes sans abri ou mal logées côtoient des logements vides et où aucune autre solution satisfaisante n’existe ; le renforcement des capacités d’action financière de l’Etablissement Public Foncier Régional qui aide les communes à préempter et acheter les friches et bâtiments mis en vente.
- L’accueil digne et humain des personnes migrantes arrivant en Bretagne, d’où qu’elles viennent, avec l’obligation effective pour les préfectures de garantir leur droit au logement.
- Le calcul des minimas de logements sociaux sur l’ensemble des logements des communes, et non les seules résidences principales (à l’heure actuelle plus une commune compte de résidences secondaires, moins elle doit fournir de logements sociaux).
- La transparence sur l’impact écologique d’un tourisme de masse sur la qualité l’eau et les capacités actuelles de traitement, notamment sur le littoral.
- La facilitation de l’habitat léger pour celles et ceux qui font ce choix, moins coûteux, écologique et plus facilement réversible que l’habitat en dur.
- L’application des droits des gens du voyage.
- L’inscription dans les documents d’urbanisme et de planification de la fin du bétonnage pour 2030 a plus tard, l’interdiction immédiate d’ouvrir de nouvelles zones à l’urbanisation dans les communes comptant plus de 10 % de logements vacants ou de résidences secondaires, et dans les territoires les plus urbanisés.
Pour défendre le droit au logement et les terres de Bretagne, soyons nombreuses et nombreux à nous rejoindre les 20 et 21 novembre dans les villes et communes où des rassemblement auront lieu !
Pour prendre contact avec les organisatrices et organisateurs de l’évènement près de chez vous, contactez les premiers signataires de l’appel :
Dispac’h, UDB, Douar ha Frankiz, Droit à la ville Douarnenez, Collectif Ressac Groix, Agir pour Belle-Ile en Mer, Insulaires Solidaires, CNT interpro Brest, Union des étudiants bretons USB, DAL 44, UCL Rennes, War-Sav (p)OGI, UDB jeunes, PENECAM en commun, Enez ar Gerveur o stourm, ALCHI...
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