Une phase obligatoire et militarisée
La première phase obligatoire dite de "cohésion" a un triple objectif
- « Renforcer la cohésion sociale »
- « Développer une culture de l’engagement »
- « Prendre conscience des enjeux de la défense et de la sécurité nationale »
Tout cela n’est pas sans rappeler le service militaire suspendu... Depuis 1997. Militaires de carrière, mais aussi fonctionnaires et militant·es associatif-ves se relaieront auprès des jeunes pour leur inculquer des connaissances en matière de sécurité ou d’engagement.
Comme pour le service militaire, des sanctions sont d’ores et déjà prévues pour les jeunes qui ne feraient pas leur service : interdiction de passer le code, le bac, le permis ou tout autres diplômes
Endoctrinement nationaliste et discipline seront au coeur du programme du SNU. C’est lors du 1er test de cet été 2019 que l’on a pu voir ce vrai visage, caché derrière les mots lisses tel que « cohésion sociale » et « d’engagement » :
- Salut du drapeau et hymne national
- Levé à 6h30 et couché à 22h30
- Uniforme avec cocarde tricolore
- Etc.
L’éducation à la guerre devient ainsi le nouvel eldorado de « l’engagement »
Une phase facultative créant un nouveau contrat première embauche (CPE)
La seconde phase du SNU, facultative, verra les jeunes « s’engager » dans « les armées, la police, la gendarmerie », mais aussi dans « l’accompagnement à la personne, l’environnement ou encore le tutorat » sans que cette liste soit limitative comme le précise le texte de présentation du SNU.
Autant dire que les jeunes pourront s’engager absolument partout, fournissant une main d’oeuvre abondante et bon marché pour des services publics et des associations en grande difficultées, et pour des entreprises qui ne pensent qu’à leur « taux de marge » et aux profits de leurs actionnaires.
Le service civique sera un des « moyen d’engagement » de cette seconde phase, et il y a fort à parier qu’il sera étendu à de nombreux secteurs. Le volontariat de service civique est un dispositif destiné aux jeunes de 16 à 25 ans qui leur permet de s’engager travailler pour une association ou une structure d’intérêt général entre 24 et 35h sans être soumis au code du travail, sans ouverture de droit au chômage et pour moins de 600€ par mois. C’est une 1re mise au pas des jeunes visant à apprendre aux jeunes à ne pas réclamer leurs droits ! Étendre ce dispositif revient à créer un nouveau Contrat Première Embauche (CPE) et on imagine mal comment des jeunes en difficultés pour trouver un emploi pourront repousser les injonctions à s’engager travailler sans droit et avec une rémunération en dessous du seuil de pauvreté.
Boycotter le SNU
Comme son ancêtre le service militaire, le SNU ne rendra aucun service à la société, mais il sera une vaste insanité publique. Cette nouvelle entreprise de contrôle de la jeunnesse est aussi une gabegie financière annoncée : jusqu’à 30 milliards d’euros sur 5 ans !
A l’heure où le gouvernement détruit méthodiquement les moyens financiers des associations, jusqu’à entraîner un plan social associatif massif, le seul « service » rendu à la société semble être celui de la communication du gouvernement... Les « volontaires » risquent ainsi de devenir les prochains soldat·es de l’absurde.
Nous appelons à boycotter le Service National Universel, dispositif né des dérives sécuritaires de notre gouvernement qui vise à la militarisation forcée et à la précarisation accrue de la jeunnesse. Ce dispositif est la négation même de la notion d’engagement. Il est contraire à toutes les valeurs que nous défendons quotidiennement.
(augmenté et mis à jours par douceuradicale@riseup.net)
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