Il y a différents territoires dont l’État français ne peut tolérer l’existence sur son sol. Il s’agit de ces « zones de non-droit » où des humains vivent sans être répertoriés sur leurs registres. Zones où l’on se réfugie, où l’on échappe à la police et au béton. Zones qui sont un défi à leurs frontières et leurs projet d’aménagement du territoire. Zones où quelque chose existe qui n’est pas sous contrôle de l’État.
La « jungle » de Calais, la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Il peut paraître indécent de les mettre sur le même plan, de comparer le sort de leurs habitants respectifs. Ici n’est pas notre propos. Ce que nous observons, c’est qu’aux yeux des administrateurs de l’ordre des choses, ces deux zones présentent un point commun immédiat : toutes les deux sont à expulser de toute urgence. Quelques sombres calculs inavouables semblent avoir placé l’expulsion de la « jungle » de Calais en position prioritaire — nous devinons quel électorat il s’agit de séduire. Si bien que la Zad de Notre-Dame-des-Landes semblerait bénéficier d’un sursis inespéré... Maigre consolation.
Le gouvernement met un point d’honneur à expulser ces deux zones qui le mettent face à son impuissance et à l’aberration de sa politique. Que ce soit sur le plan migratoire ou écologique, elle apparaît pour ce qu’elle est : une fantastique et terrifiante fuite en avant. Aucune rationalité, aucun humanisme ne justifient ces expulsions. Rien d’autre que le plus vil cynisme : le profit à court terme.
Mais en ces temps d’état d’urgence, les ressources en forces policières sont bien épuisées, et ne peuvent assumer les deux interventions de front. Ils ont fait leur choix. D’abord Calais. Nous n’allons pas rester les bras ballants et profiter de ce petit répit. Nous ne sommes pas des politiciens. Nous ne faisons pas de petits calculs cyniques sur la misère des autres.
Les flics sont usés, continuons le boulot.
Le comité Zad de Rennes appelle à des actions décentralisées dans toutes nos villes, le jour même où ils reprennent les opérations d’expulsion. Que ce soit à la Zad ou à Calais ! Qu’ils sachent qu’ils auront à mobiliser deux fois plus d’effectifs s’ils espèrent encore pouvoir garder leur monde sous contrôle. Ceci est une menace.
Ceci est un appel. Soyons solidaires. Soyons conséquents.
Contre l’aéroport et son monde de frontières, résolument !
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