Sans doute avons nous tou.te.s tenter de prendre le temps de faire ce qui s’était continuellement accumulé sur des bouts de papier, en listes trop longues et décourageantes… Et là, plus question de compte à rebours du matin pour aller au turbin car le taf a disparu.
Faut-il se plaindre de passer du temps avec bichon ? ou avec sa famille (la sienne pas celle de bichon !) ? de faire des travaux tant reportés dans la maison ? De s’occuper du potager (merci le soleil !!) ? de l’entretien ?
Qui rechignerait à se former, à s’amuser à son hobby favori ? western spaghetti, whiskies, bibi, bibli, zizi.
Bon c’est grandiosa ça !
Ça permet ça ? (on entendrait presque à l’arrière plan comme un souffle admiratif)
Mais, car il y a toujours un vilain mais, le revers sombre :
L’isolement désœuvré. Des apéros Skype qui ne font que permettre de boire sa bière (ou autre breuvage) face à l’image projetée de ses potes (quand celle-ci passe la barrière de la connexion internet bas débit)… Sans leur odeur qu’on aime tant, sans leurs bourrades amicales ou encore sans leur présence et la vibration sensuelle et palpable de leur corps.
De la merde en barre quoi, comme deux twix et deux doigts coupés fins.
Bref, ce n’est qu’un exemple déroutant parmi des consoles abrutissantes, Netflix ou autres activités neurovégétatives et dépolitisantes du quotidien appauvri.
Restez chez vous, restez ches vous. Restez chez… Vous pour longtemps !
C’est le nouveau tempo qu’on nous ressasse à longueur de temps comme pour bien imprimer dans nos cerveaux ce nouveau flic intracérébral. Un bis repetita de repetita infinita.
Les liens internet semblent bien fades et être au top ten des rapports humains les plus inhumains ? est ce qu’un bon coup de frein électrique ferait du bien ? (on ne parle pas de vélo sur batterie lithium ion).
Est-ce que tout ce mirage de connexion ne tiendrait pas qu’à un fil de centrale à pylône ?
Et d’ailleurs où est passé le climatique ? retour du climato septique ? comme il y avait des covido septique ? L’heure est-elle à l’antiseptique ?
On n’attendra pas les pansements du gouvernement et ses solutions hydroalcooliques pour repenser quand on pourra se retrouver, à nouveau sans auto-attestation en autostop et masqués comme au 1er mai.
Il y a bien quelques astuces pour se retrouver, s’échanger des livres sur un parking comme Le rêve d’une déconnexion ou Résignation est complicité, de la nourriture fraîche ou fraîchement cueillie en fond de benne, faire un peu de troc de yaourts, citrons et semis et plantations. Des moules à boulons chocolatés pour une pâque avortée.
On en profiterait pour causer un peu, rêver un peu à plusieurs à deux mètres de distance pour ne pas trop s’attirer les foudres des délateurs apeurés. Penser le calendrier d’après, le nôtre et pas celui qui nous sera imposé par un retour à la normale.
C’est bien trop peu, et de tout cœur on veut le monde entier, on veut plus que nos pleurs d’oreillers. Surtout quand la question dans toutes les têtes est : “Quelle normale ?” “De quoi sera fait le totalitarisme sécuritaire d’après confinement ?”. faut-il relire Anna Arendt pour se remettre le nez bouché dans le “c’est quoi le totalitarisme ? quelles formes prennent les sociétés totalitaires ? comment en sont régit les rapports humains ?” et autres inquiétudes structurelles existentielles que chacun-e est encore libre de décliner selon les circonvolutions de sa pensée.
Au delà des lectures stimuli plus cervelet néo-cortex, on aimerait se retrouver, reprendre nos travaux, nos avancées, nos chantiers.
Retravailler nos autonomies matérielles, énergétiques, éclectiques, politiques et socio-dynamites.
Ce qui amène la grande question : « Eh, mais le chantier énergie ? »
Confinés, confinés encore trop surveillés. Car surveiller et punir.
Quid de la grande fiesta de l’auto illumination ? de l’autonomie électrique tant rêvée, travaillée et attendue ? Du montage de mat pour la grande héroïne éolienne du pré verdoyant ?
Hélas, mais vous vous en doutiez : rendez-vous reporté.
Encore un. L’été sera comprimé et enfiévré de tout ce qui aura été empêché. Nous n’oublierons alors pas que les milliards ont su pleuvoir quand même pas un sou n’était disponible pour les minima sociaux, les soins, la retraite et les salaires pour les « CSP » pas assez « en marche avec la start up nation ». Pourtant, ce sont celles-ci (majoritairement des femmes et parmi les moins payées) qui apparaissent nécessaires devant s’exposer au risque de contamination.
Le sentiment grandissant au fur et à mesure des catastrophes que ces épisodes sont des appels de plus en plus pressants à se mobiliser contre ceux qui les exploitent pour le bon fonctionnement de leur monde.
Pour le report, date ne saurait être encore communiquée mais cette fiesta électrique aura bel et bien lieu d’être, comme le veut la tradition des chantiers d’automne à la Grange de Montabot.
En octobre, on sera plus nombreu-x-e-s et bruyants, plus fous, plus plus et moins moins. Comme dans le bon manuel du 12volt-24volt continu.
On ne sera jamais calmes, non ça jamais !
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info