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Défendre Youri Laroche contre la barbarie carcérale

Répression - Justice - Prison

Youri Laroche est actuellement enfermé au Quartier d’Isolement (QI) de Vendin-le-Vieil et subi la vengeance quotidienne des matons pour avoir témoigné avec d’autres détenus des violences perpétrées à Condé-sur-Sarthe. Youri nous appelle à le soutenir en lui écrivant pour éviter un prochain drame. Ces deux prisons, considérées comme les plus sécuritaires de France, ont été créées et inaugurées par Christiane Taubira pour briser les prisonniers qui se révoltent. On fait usage dans ces prisons d’une panoplie de violences extrêmes.

« Je suis victime de cette vieille machine cassée qu’est le ministère de la Justice. »

Enfermé en Guadeloupe dès l’âge de 18 ans, il a été transféré en France loin de sa famille. Ses proches doivent prendre l’avion depuis la Guadeloupe pour lui rendre visite.

En 2014, alors qu’il était à la Maison d’Arrêt de Lyon-Corbas (où Idir a été assassiné), il dénonçait dans une lettre à L’Envolée la violation de son droit pour une futile « guéguerre de bureaucrates ». L’ancienne directrice de Lyon-Corbas était en conflit avec plusieurs employés. Elle avait été mutée à la direction de l’Administration Pénitentiaire (AP) de Paris et par vengeance aurait fait annuler son transfert sans raisons valables.

Il partageait ainsi sa situation de l’époque et son parcours :

« J’ai 23 ans et je suis en prison depuis l’âge de 18 ans et ce pour une même et unique affaire : je suis actuellement libérable en 2022, je ne sais pas ce qu’est être un homme majeur et libre, et décidément on ne veut pas que je sache ce que c’est, car être détenu en maison d’arrêt empêche la réinsertion et une possible libération conditionnelle compte tenu qu’en ce type de structures, la loi ne m’autorise à avoir des permissions de sortie qu’à partir de 2019 alors qu’en centre de détention, j’y ai le droit depuis quelques mois déjà, et cela faciliterait une libération conditionnelle en milieu d’année 2016. J’aurai alors effectué près de neuf années de prison et mes obligations et contraintes continueraient jusqu’à la fin de ma peine en 2022. Après avoir passé autant d’années en prison et si jeune, après avoir gâché mes plus belles années, j’aurai et j’ai déjà envie d’autre chose comme vie, et je ne demande pas une seconde mais plutôt la première chance que l’on ne m’a jamais donné, enfance chaotique, père absent et drogué, mère dépressive, expulsé de ma maison à 12 ans par des huissiers, le foyer puis la prison, alors je souhaite vraiment cette première chance d’avoir une vie « normale » un jour prochain, même si ma vie d’avant laissera forcément une trace au fer rouge sur ma mémoire… »

Youri Laroche se trouve dans la prison de Condé-sur-Sarthe (vers Alençon) lorsque des incidents surviennent en 2019. Il est important de comprendre qu’une des seules manières de sortir de Condé sur Sarthe, c’est le transfert disciplinaire (c’est à dire, reprendre une peine interne, en se révoltant par exemple).
Le 5 mars, dans une Unité de Vie Familiale (UVF), un prisonnier et sa femme agressent un maton puis se retranchent à l’intérieur jusqu’à l’intervention du RAID. La femme sera abattue et une grenade explosera la mâchoire du prisonnier. En réaction, les matons entameront une « grêve » et bloqueront pendant plus de 3 semaines la prison à l’agression, prenant en otage les prisonniers. Plus de parloirs, plus d’activités, plus de téléphone, plus de cantines, etc. Les ERIS, unités répressives particulièrement violentes, assureront la gestion de la « détention » pendant tout ce temps. (Sur ce sujet, lire « Le vrai drame de Condé-sur-Sarthe c’est son existence même » et « Ce qui se dit à la télé, c’est faux ! »
Dans ce contexte, des prisonniers réussissent, par le biais d’un membre de l’AP, à se procurer un téléphone. Plusieurs d’en eux parviennent à diffuser leur témoignage au dehors des murs et racontent « Ce qui se passe vraiment dans la prison de Condé-sur-Sarthe ». Youri fait partie des prisonniers qui prennent la parole pour dénoncer la situation.

« Nous sommes de la Guadeloupe, de couleur noire, et ils sont très racistes là-bas. »

Comme souvent lorsque des détenu.es témoignent, l’AP se venge et inflige de nouvelles souffrances. Youri est ainsi transféré à Saint-Maur (la prison qui brisait les révoltés avant l’ouverture de Condé et Vendin). Tristement réputée pour son équipe surnommée « l’escadron de la mort », là bas les matons le sont « de père en fils » et cultivent une culture très identitaire de leur profession, ce qui favorise la corruption et la violence (omerta, vendetta, racisme, etc.).
Youri va y prendre particulièrement cher comme en témoigne sa mère dans l’émission du 8 janvier 2021 de L’Envolée (0h35m10s). De nouveau placé au QI, il n’a pas accès à la cabine téléphonique, ses cantines n’arrivent pas, sa gamelle est souvent divisée par deux et parfois même il n’est pas nourri, etc. Il va lutter de plusieurs manières pendant quelques semaines, envoyant énormément de courriers, et subir une escalade de violence de la part des matons.
Il va réussir tout de même à obtenir un transfert au Centre National d’Evaluation (CNE) de Fresnes, où sa « dangerosité » sera évaluée par divers psychologues et psychiatres. Au bout de 3 à 6 semaines il sera jugé non-dangereux et sera placé au Centre de Détention de Réau (77), mais en QI malgré tout. Il va y trouver un peu de répis et d’apaisement, jusqu’à ce qu’un maton pour lui colle un Compte Rendu d’Incident (CRI) pour trois fois rien. A la suite de ça, il va être transféré une nouvelle fois, vers Vendin-le-Vieil. Sadisme carcéral oblige, le transfert s’effectuera la veille de la venue de sa mère au parloir, qui sera venue depuis la Guadeloupe en avion, pour rien…

Depuis, il continue de subir particulièrement la violence des matons et leur racisme profond. Par le biais de l’émission du 21 janvier 2022 de L’Envolée (à 1h13m53s) il demande à recevoir de l’aide de l’extérieur pour montrer à la direction de la taule qu’il n’est pas seul. Les courriers aux détenu.es permettent de briser l’isolement et de montrer à la prison et aux maton.nes qu’il y a du monde qui veille à l’extérieur en cas de drame.

Youri a encore le moral et est encore en bonne santé, il n’y a aucune raison qu’il se « suicide » dans ces prochains jours. S’il lui arrive quoi que ce soit, ce sera l’AP de Vendin qui sera tenue pour responsable.

Vous pouvez aussi écrire à la direction de la prison pour exiger son transfert vers l’Île-de-France pour la rapprocher de sa famille qui est en Guadeloupe.

Pour écrire à Youri :
Youri Laroche – écrou 700, Centre Pénitentiaire 5 rue Léon Droux 62880 Vendin-le-Vieil

Si vous ne savez pas comment écrire à un.e détenu.es, ce petit guide vous aidera (pdf en pièce-jointe).

Pour joindre le standard de la prison : 03 61 19 71 22

Pour joindre L’Envolée : 07.53.10.31.95 (whatsApp, telegram, signal, appels et textos).

Par écrit : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net

Blog :
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