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Dérivages - Algues vertes en mots et en images

Ecologies - Aménagement du territoire

Dans les rivières, nous sommes partis de 4,4 mg/l en moyenne en 1971, date de l’apparition des premières algues vertes, et montés à une moyenne de 53 mg/l en 1993 pour redescendre en 2019 à 31,7 mg/l.

Les modélisations mathématiques de l’Ifremer démontrent qu’il faudra revenir à 10 mg/l environ pour que les algues vertes diminuent de moitié. Nous n’avons donc fait que la moitié du chemin. C’est le premier constat à faire.

On observe que depuis 2014, les taux de nitrates dans les rivières ne baissent plus, voire augmentent légèrement. En effet le type de mesures mises en place par les PAR et les plans algues vertes successifs ont épuisé leurs effets, se heurtent à leurs limites. Et donc 2e constat, il faut se rendre à l’évidence, nous avons fait la moitié du chemin la plus facile. Même la Cour des Comptes l’écrit (cahier de St-Brieuc, p. 13), même le tableau de bord de la Commission Locale de l’Eau de St-Brieuc le mentionne.

Festival le samedi 24 septembre de 11h à 22h à Planguenoual, organisé par le collectif Halte aux marées vertes

Les mesures agricoles prises et à prendre

Il ne sert à rien de coucher sur le papier des mesures d’une complexité de plus en plus sophistiquée. Ex des JPP : il s’agit de calculer la pression exercée sur une parcelle par les vaches qui y pâturent (pour éviter les « parcelles parking » et les fuites d’azote qui en découlent) et de faire le calcul du nombre de Jours de Présence au Pâturage, les JPP. Enoncé ainsi, le calcul paraît simple mais en réalité, il est si compliqué que peu d’entre nous seraient capables de le faire et qu’il faut donc que l’exploitant paye les services d’un prestataire pour le faire. Pendant ce temps-là, il met bien entendu ses vaches à la pâture où bon lui semble. En effet, Il y a en Bretagne 27 000 exploitations agricoles et 1 645 000 hectares de terres agricoles. Ce n’est pas avec 38 ETP de contrôleurs pour toute la Bretagne (donnée 2016, soit 10 de moins que 4 ans plus tôt) qu’on va mettre un contrôleur derrière chaque agriculteur, dans chaque parcelle ! Il faut arrêter de se leurrer : la réalité du terrain est incontrôlable. C’est ainsi que la Cour des Comptes écrit par exemple que les services de l’Etat disposent d’une « vision de la réalité des épandages agricoles partielle et imprécise ». Donc toutes les mesurettes de ce type inventées pour contenir ce qu’il est convenu d’appeler « les fuites d’azote », ainsi que les mesures chimiques (ex : des inhibiteurs de nitrates dans la nourriture des animaux ou sur les prairies…), traduisent une fuite en avant réglementaire et technologique qui ne permettra pas de venir à bout des marées vertes.

Il faut s’attaquer à la racine du problème : une densité de cheptel proprement insoutenable. Ainsi, les Côtes d’Armor, 1er département français d’élevage, supporte en moyenne par hectare de surface agricole utile, 1,1 bovin par hectare + 22 porcs + 248 volailles (révélé par la Cour des Comptes). Pression animale exorbitante quand on sait qu’il faut déjà un hectare pour nourrir un bovin et recevoir ses déjections ! La Bretagne ne produit que la moitié de la nourriture nécessaire à ses 110 millions d’animaux d’élevage et elle est dépendante à 95% des importations pour les aliments riches en protéines, comme le soja d’Amérique du Sud

Régler le problème de l’azote nécessite d’arrêter les importations d’azote et notamment de soja, et produire ici les protéines nécessaires aux animaux. Ceci implique de diminuer de moitié le cheptel. Les Pays-Bas, pays d’élevage confronté au même problème que nous, nous en montrent le chemin.

Pour réduire drastiquement le cheptel, il faut en assumer clairement l’objectif et faire jouer le levier réglementaire (réglementation ICPE notamment), les leviers financiers (et il y en a, tant le système est sous perfusion), et le levier foncier pour stopper les concentrations et favoriser les installations. Moins de cheptel, plus de paysans.

Halte Aux Marées Vertes demande, que l’on en finisse avec les mesures cosmétiques des plans algues vertes et que l’on engage résolument une diminution drastique du cheptel breton, visant une baisse de 50 % !

Arrêt des importations d’azote et notamment de soja !

Après les révélations accablantes du volumineux rapport de Cour des Comptes publié le 2 juillet dernier sur la faillite des plans algues vertes, comme le titrait un article de presse « Tout ou presque reste à faire ».

Il nous appartient bien sûr de poursuivre les actions engagées, comme évoqué dans le rapport d’activité, mais nous devons prendre également la mesure de l’évolution du contexte.

Le constat que nous faisons aujourd’hui c’est que la dangerosité des algues en putréfaction est désormais largement reconnue, grâce au travail tenace mené depuis des années sur la question. Dangerosité immédiate des pics de pollution lorsqu’on entre en contact avec les algues putrides mais aussi dangerosité de la pollution chronique à l’hydrogène sulfuré à faible dose sur la bande littorale. Cet été, le pot aux roses a été découvert : des mesures de la qualité de l’air étaient faites à l’insu de la population, avec le silence complice des élus, mais il a bien fallu crever l’abcès quand les résultats des mesures de H2S ont dépassé les valeurs guides de l’OMS et ont nécessité, fin juillet, l’envoi d’un message d’alerte de l’ARS aux médecins libéraux. Envoyé Spécial est ensuite venu bannir la nouvelle à travers tout le pays comme quoi il ne fait pas bon pour la santé respirer à proximité de plages où les algues ne sont plus ramassées !

Désormais, il nous faut obtenir la transparence sur ces résultats de mesure, obtenir également que soit mesuré l’ammoniac en bord des mêmes plages, comme en Martinique et, très important, demander que soient étudiés et connus les effets sur la santé de ces faibles doses inhalées quotidiennement pas les riverains.

Nous demandons que soit installé de détecteurs sulfure d’hydrogène H2S et d’ammoniac (NH3)
en nombre suffisant sur nos plages et nos chemins côtiers et que les résultats soient rendus public
d’une façon claire et quotidien, via air Breiz : https://www.airbreizh.asso.fr/ et nos mairies.

Sur notre site internet et très bientôt sur la plateforme régionale de concertation relative au futur PAR7, retrouver notre contribution : https://www.halteauxmareesvertes.org/

contact@halteauxmareesvertes.org

https://www.facebook.com/Halte-aux-Mar%C3%A9es-Vertes-119768436086166

samedi 24

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Planguenoual

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