information par et pour les luttes, Rennes et sa région

Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles

Rennes
Féminismes - Genres - Sexualités

Appel de l’inter-organisations féministe Rennes aux mobilisations et à la grève féministe contre les violences sexistes et sexuelles.

GRÈVE FÉMINISTE CONTRE LES VIOLENCES

Un·e de touché·e, toustes concerné·es
Encore en 2024, en France, on peut entendre dire qu’il y a « viol » et « viol », on compte plus de 1000 féminicides depuis 2017 (quelle belle cause !), on laisse les victimes de violences conjugales dormir chez leurs bourreaux en supprimant les hébergements d’urgence. Encore en 2024, en France, 3 enfants par classe sont victimes d’inceste, la totalité des femmes et personnes minorisées de genre ont été victimes de violences sexistes, qu’il s’agisse d’invectives, de coups, ou encore d’agressions sexuelles.

Encore en 2024, en France, des hommes décident du destin de femmes. Sur nos lieux de travail et d’études, on nous refuse des postes ou des projets si on ne cède pas à des avances sexuelles. Dans la rue et l’espace public, on nous siffle et nous empêche de nous déplacer librement. Dans nos foyers, on nous maintient dans une dépendance financière, on nous frappe, on nous manipule. Dans les services de santé, on contrôle nos corps, on ignore nos symptômes. Sur nos lieux de loisirs, on nous rabaisse, on nous insulte.

Partout, des hommes nous agressent, nous violent, nous tuent. Mais nous ne voulons plus compter nos mort·es !

S’il fallait encore le prouver, les monstres n’existent pas. Ce sont nos « bons pères de famille », nos oncles, nos frères, nos amis, nos collègues, nos conjoints. Ce sont des Dominique Pelicot et les 50 violeurs, et tous les autres qui n’ont rien dit et les ont protégés. Serons-nous étonné·es de lire que les auteurs d’incestes sont également des hommes dans plus de 96% des cas ?

Ces violences ne sont pas des anomalies ou des dérapages individuels. Elles sont organisées par un système patriarcal qui les banalise, les autorise, les encourage. Elles touchent particulièrement les personnes d’autant plus précarisées par le système patriarcal : les femmes racisées, les trans, les travailleurs et les travailleuses du sexes, les handicapé·es, les enfants. Car oui le plus souvent, elles se situent au croisement d’autres oppressions racistes, classistes, validistes, LGBTQIA+phobes…

Pas un centimètre à l’extrême droite
Si les violences sexistes et sexuelles sont perpétrées en immense majorité par des hommes, elles le sont surtout par des hommes de nationalité française, contrairement à ce que les réactionnaires voudraient nous faire croire.
Nos discours et nos luttes sont systématiquement détournées et utilisées à des fins racistes par le RN et des groupuscules comme Némésis (un collectif fémo-nationaliste identitaire dont l’implantation à Rennes n’a de cesse de se confronter à la mobilisation antifasciste et féministe locale !)
Iels veulent faire croire que l’agresseur, le violeur, le meurtrier, c’est l’étranger, l’homme racisé, le musulman. Nous dénonçons ces mensonges et cette instrumentalisation de nos combats !

Récemment, le meurtre d’une femme nommée Philippine a réveillé la comédie raciste de l’extrême droite qui a fait de ce féminicide un cas d’école pour justifier son agenda politique.
Si la droite et l’extrême droite n’ont pas parlé des 103 féminicides précédents, c’est qu’elles n’avaient rien de raciste à en dire.
Toutes leurs prises de position réactionnaires démontrent qu’elles restent les pires ennemies des féministes, des personnes LGBTQIA+, des personnes racisées, des personnes handicapées, des classes populaires.

Le patriarcat est structurant pour les idéologies fascistes qui infusent partout dans le monde. Leurs discours ont des répercutions dans nos familles, dans tous les lieux que nous fréquentons et dans nos espaces politiques. Nous avons la responsabilité de les identifier et de les combattre, y compris en nous même.

En donnant des gages à l’extrême droite avec la constitution du gouvernement Barnier, Macron nous met en danger. D’une part en fragilisant nos droits, d’autre part en ouvrant un boulevard à ce que les manifestations les plus violentes du racisme, du sexisme, des queerphobies… s’expriment à visage découvert. Nous ne nous laissons toujours pas avoir par les effets d’annonce et le progressisme de façade.

L’équation ratée des politiques répressives
Ces récupérations servent également de caution féministe pour défendre des politiques répressives qui, en plus, ne sont principalement « appliquées » que pour les hommes racisés.

Police, justice, prison : la recette parfaite pour renforcer le cycle des violences au lieu d’en sortir !
Envoyer les gens en prison, c’est alimenter le problème en prétendant le résoudre. La prison n’amène pas les personnes autrices de violences à ne pas les reproduire, bien au contraire ! En effet, une personne sur trois récidive dans les douze mois suivant sa sortie de prison... Il est temps de reconnaître que ce système ne fonctionne pas !

Nous revendiquons une lutte contre les violences à la racine, par la prévention, la formation et la construction d’un monde sans rapport de domination.

Nous réclamons une société où sortir de l’emprise d’un conjoint violent ne repose plus sur des considérations économiques. Nous réclamons l’égalité face à l’emploi, des salaires à la hauteur de nos peines, nous réclamons des ressources nous permettant de fuir des situations de violence, qu’elles soient économiques, psychologiques, physiques ou sexuelles.
Parce que chacune de ces violences est une violence de trop qu’il nous faut éradiquer.

Il est grand temps de passer de la culture du viol à la culture du consentement.
23 ans que la loi impose trois séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle par an de la primaire au lycée. Où sont-elles ? Comment pouvons-nous espérer lutter contre les violences sexistes et sexuelles si nous ne sommes pas capables d’apprendre à nos enfants le respect de leur corps et du corps des autres ?
C’est par la prévention et la formation que nous changerons de modèle. Et il est urgent de renverser la table !

NE NOUS RÉSIGNONS PAS !
Mobilisons-nous largement pour des vies dignes, libres et sans violence pour toustes. Contre les VSS, nous appelons à une déferlante féministe !
Notre force, c’est notre nombre : soulevons-nous pour ébranler ce monde patriarcal, raciste, capitaliste et pour inventer et construire le monde auquel nous aspirons et que nous méritons !

Retrouvons-nous en nombre : en grève et dans la rue !

Le samedi 23 novembre à Rennes, Esplanade Charles de Gaulle à 14h.
Le lundi 25 novembre à Rennes, en grève et Place de la République dès 16h.

À propos de l’inter-organisations féministe de Rennes :
Tout au long de l’année, nous allions nos forces politiques sur les questions féministes au sein d’une “inter-organisation féministe” à Rennes qui regroupe des collectifs, associations, syndicats, et mouvements politiques. S’unir et se réunir nous permet de tisser des liens et de rompre l’isolement au travail, au sein de nos foyers, ou plus globalement dans cette société capitaliste et patriarcale. Nous voulons renverser le rapport de forces pour imposer un autre monde qui permette l’émancipation et une vie digne. Nous soutenons l’appel intersyndical à la grève du 25 novembre 2024 et nous appelons d’ores et déjà à construire la grève féministe le 8 mars 2025. Ensemble, organisons-nous et construisons la révolte de demain !

samedi 23

Manif féministe : Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles

Charles de Gaulle (Rennes)
lundi 25

Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles

République (Rennes)

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