Loi RIST : la mort du service public ?
La loi RIST qui va rentrer en vigueur en avril 2023 impose un plafonnement des indemnités des médecins intérimaires qui interviennent dans nos hôpitaux.
Certain-e-s médecins intérimaires avaient en effet pris pour habitude d’effectuer des gardes à 3000 euros les 24h voire plus, l’encadrement des indemnités étaient donc aujourd’hui plus que nécessaire, cependant cette loi ne s’applique que dans le public….
Il était alors sûr que nous allions assister à un départ massif de médecins vers le privé, remettant en cause alors le fonctionnement de tous les hôpitaux publics.
Les grandes villes françaises ou mêmes bretonnes ne serons pas les plus impactées et les populations aisées de certains centre-villes n’en verrons évidemment pas les conséquences. La situation est bien différente pour nos hopitaux dans les villes moyennes ou dans nos campagnes ! Sans médecins, ce sont des services qui ferment : les maternités, les urgences, les services de rééducation, de chirurgies.
Certains hôpitaux sont directement menacés dans leur existence tout entière.
Parmi les services menacés, on retrouve entre autres les maternités de Carhaix, Guingamp, Landerneau, Ploërmel et le CH de Redon pourrait être menacé dans son ensemble. On apprend même que la direction des CHU assume complètement dans certains cas les directives de l’état.
La directrice de l’hôpital de Brest, dont dépend Carhaix, a déclaré qu’à Carhaix il n’y avait pas besoin de maternité, seulement de services d’alcoologie, de gériatrie et de psychiatrie, tout en disant qu’en Guyane les femmes mettaient 3 jours en pirogues pour aller accoucher et que donc les centre-bretonnes pouvaient bien faire 45 min pour accoucher.
Va-t-on devoir traverser la Bretagne pour accoucher dans les grands villes quand les maternités seront fermées ? Quand une unité de soins palliatifs fermera, laisserons-nous nos proches mourir à 3h de voiture de chez nous ? Plus de SAMU dans certains territoires, qui va en payer le prix ?
Tout cela n’est pas un hasard, ça n’est que la plus récente étape d’un démantèlement des services publics par les gouvernements libéraux successifs au profit des services privés, réservés à leurs proches fortunés et à la bourgeoisie. Dans combien de temps arriverons-nous à un système de santé américanisé ? Aurons-nous un service de santé de « saison » en fonction de l’arrivé des touristes ?
Population bretonne faites votre AVC en été, l’hôpital n’est pas ouvert pendant la saison creuse !
Le service public breton est notre bien à toutes et à tous, défendons-le !
Pour une Bretagne indépendante avec ses propres services publics !
Pour pouvoir vivre, décider, travailler et être soigné au pays !
Le collectif Dispac’h.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info