Cela fait maintenant plusieurs semaines que le mouvement lycéen s’exprime en bloquant leurs établissements et en manifestant dans la rue. Les images de répression policière ultra violente contre cette jeunesse insoumise ont choqué une grande partie de la population. Depuis une semaine, des groupes d’étudiants organisés en assemblées et comités, ont soutenu ces mouvements lycéens sur Rennes, leur apportant soutien stratégique et physique. Dans un contexte national très mouvementé, si ce n’est insurrectionnel, les étudiants sont relativement absents.
Ce matin lors de l’AG à Rennes2, cristallisée autours du blocage, de nombreuses personnes étaient venues avec comme seule volonté de voter contre celui-ci. Beaucoup d’entre eux ont manifesté à plusieurs reprises leur désintérêt pour toutes les questions évoquées durant l’assemblée, se mettant à crier régulièrement lors des interventions "ON VOOOTE !!!!!!!". Une expression relativement basique et dénuée de toute perspective de lutte. Parmis les anti-bloqueurs venus en nombre, on pouvait observer notamment la présence de l’Union Nationale Interuniversitaire (connue pour ses opinions d’extrême droite). Les perturbateurs sont finalement partis, après plusieurs remises à l’ordre par les coordinateurs de l’AG les sommant de laisser s’exprimer les intervenants. Cependant, c’est au moment des votes, qu’ils sont revenus en masse. Il était assez évident de connaitre leur prises de positions, étant tous regroupés et debout. Prises de positions, en permanence contre toute initiative de lutte.
Après s’être opposé au soutien aux lycéens, au soutien à la manifestation du mercredi 18 pour les migrants, ils ont voté (de manière décisive) contre la démission du président de la fac, Olivier David. Et enfin, contre le blocus.
Le propos ici n’est pas de dire que SEULS des personnes de la mouvance réactionnaire et d’extrême droite se sont positionnés de la sorte, mais de souligner que la forme démocratique qui s’est exprimée ici était clairement étayée par une mouvance d’extrême droite.
Lorsque le blocage fut voté par une plus petite AG lundi dernier, Olivier David criait à l’illégitimité numérique (et politique) de celle-ci, invitant (sous la menace et le chantage aux examens) à venir faire régner la démocratie (contre le blocage). Cela illustre à la fois les limites de la démocratie actuelle dans un contexte d’ignorance, de désintérêt et d’individualisme, ainsi que la manière dont l’ordre institutionnel utilise le fascisme comme ultime soutien lorsqu’il est menacé.
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