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"Pour que la France reste la France"
Macron ou le pétainisme revisité

Antifascismes - Extrêmes droite

Le 16 janvier donc, Macron a donné la pleine mesure de son idéologie : un pétainisme revisité, un remake du Régime de Vichy adapté au XXIe siècle, à base de militarisme, de nationalisme, de mépris et d’injonctions à la natalité.

Un discours nationaliste
Macron a d’abord résumé son programme « autour d’une ligne simple » : « que la France reste la France ». C’est littéralement le slogan de campagne de Zemmour, et une phrase inscrite dans l’imaginaire néofasciste depuis des années. Pour bien marquer son ancrage à l’extrême droite, Macron a multiplié les démonstrations, comme cette formule : « il n’y a pas de progrès sans ordre ».

Un discours va-t-en-guerre
Autre mot répété de manière systématique : celui de « réarmement ». Un gouvernement en crise qui utilise un lexique guerrier sur tous les sujets est toujours très mauvais signe. Macron parle de « réarmement moral », de « réarmement civique », autant d’expressions marquées à l’extrême droite. Comment ça se traduit ? Par un dressage militarisé de la jeunesse. Il annonce aller vers « la généralisation du SNU [Service National Universel] en seconde ». Il s’agit de stages pour les adolescents, encadrés par l’armée, avec des uniformes, des levées de drapeau, des humiliations, le tout coûtant plusieurs milliards d’euros prélevés au budget de l’éducation.

Ce SNU est déjà très critiqué, notamment suite à des violences sexistes et des propos racistes de la part de militaires encadrant ces stages. Mais Macron compte visiblement aller jusqu’au bout. Il présente même le SNU comme une solution aux révoltes suite à la mort de Nahel, accompagnée d’une « réponse pénale plus claire » contre les jeunes. Condamner la jeunesse et la dresser par l’armée, voilà le projet.

Un discours fasciste
Dans la même veine, Macron souhaite la généralisation de l’uniforme dans les collèges et les lycées. La tenue unique pour les élèves est expérimentée dès cette année dans une centaine d’établissements scolaires. On ne saurait mieux résumer la vision de la République par le pouvoir en place : une masse d’individus identiques et obéissants. Ce qui échappe à cette uniformité est une menace, une communauté non conforme est un groupe séparatiste.

Un discours patriarcal
Le corps des femmes est présenté comme un outil pour construire une Nation « forte ». Macron parle de « réarmement démographique » et déclare : « Notre France sera plus forte par la relance de la natalité » Des ventres féconds pour la patrie, comme au bon vieux temps, et l’idée sous-entendue qu’il faut que les français fassent plus d’enfants pour pouvoir se passer de l’immigration. Deux clins d’œil à l’extrême droite. Cela passerait par un congé parental plus court mais mieux équilibré entre le père et la mère, afin de « remettre les femmes sur le marché du travail ». Il annonce aussi un grand plan contre l’infertilité. Qu’il commence par interdire les pesticides et l’agro-industrie qui en est la cause !

Quoiqu’il en soit, derrière un imaginaire nataliste, Macron ne parle ni de la crise écologique, ni des difficulté à trouver un emploi stable et à se loger, ni de la fin des protections sociales, qui poussent les jeunes couples à ne pas vouloir ou ne pas pouvoir avoir d’enfants. Cette posture inquiète même la droite réactionnaire, le chef des Républicains a réagi : « Il rentre dans notre lit maintenant pour vérifier que nos pratiques permettent de faire des enfants ».

Un discours libéral et inégalitaire
Emmanuel Macron a aussi défendu un doublement des franchises médicales, c’est-à-dire l’augmentation de la part du prix des médicaments non remboursée. Une « bonne mesure » de responsabilisation, justifiée ainsi : « quand je vois ce que nos compatriotes peuvent dépenser pour leurs forfaits de téléphonie, passer de 50 centimes à un euro la boîte de médicament, ce n’est pas un crime terrible. Il faut responsabiliser ». Comme si nous étions des enfants. La sécurité sociale est une conquête sociale arrachée de haute lutte, et ce recul est une attaque gravissime.

Un hommage génocidaire
Enfin, il a annoncé l’organisation, le 7 février, d’un hommage aux victimes de l’attaque du Hamas en Israël. Pas un mot pour les dizaines de milliers de victimes palestiniennes, pas une seule condamnation du régime fasciste et génocidaire israélien. Un soutien inconditionnel au colonialisme dont l’histoire se souviendra à tout jamais.

Macron installe un régime hybride entre Thatcher version radicalisée, le Général Pinochet et le régime de Vichy. Même Marine Le Pen paraît doublée sur sa droite.

Il y a quelques années, le vice-président du MEDEF, à la tête du patronat, déclarait : « il s’agit de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ». À présent, les descendants des patrons collabos sont au pouvoir avec Macron, et leur objectif est de massacrer ce qu’il reste du programme de la Résistance. Un programme qui garantissait un accès à la santé, une presse libre, des retraites, le droit à la culture et l’éducation pour tous : des progrès dont tout le monde a profité grâce au courage de quelques un-es, et que le gouvernement provisoire avait organisé dans un pays dévasté par la guerre.

Macron, c’est l’antithèse de la Résistance

P.-S.

Source de l’article : https://contre-attaque.net

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