Elle s’appelait Marie. Elle portait le prénom d’une sainte. Mais le mardi 12 avril, son mari l’a étranglée sous les yeux de ses filles dans le quartier de Villejean. Ce samedi 23 avril 2022, sous un ciel brumeux, des anonymes, ses amies, lui ont rendu un vibrant hommage par des mots, des fleurs, des dons, des brins de muguet, des poèmes. « Un contrat de mariage n’est pas un contrat de mort », a proclamé l’une. « On nous tue ! Qu’est-ce que l’on a fait pour mériter cela ? », a questionné l’autre.
« Justice pour Marie »
Une à une, les amies de Marie ont proclamé leur émotion. « Nous ne sommes pas nées pour nous faire taper dessus. Ces hommes se croient puissants, mais ils sont en fait faibles, lâches. », a précisé l’une. « Le silence est la pire ennemi des femmes exposées aux violences conjugales », a ajouté Régine. « Plus que jamais, nous devons libérer la parole de nos immeubles de la dictature patriarcale. Chaque féminicide doit nous renforcer dans nos convictions. Chaque dénonciation nous permettra d’avancer contre ces agressions intolérables. Faire entendre nos voix n’est jamais vain. »
« Trop de plaintes partent à la poubelle. Pourquoi personne n’a-t-il pris au sérieux les violences subies par Marie ? », s’est interrogée une jeune dame. « Perdre un être cher est douloureux, c’est encore plus déchirant dans des conditions atroces », a ajouté un homme. « La vie est sacrée. Nul ne peut mériter un tel sort. Une femme doit être respectée, valorisée. Dans un couple, un époux doit rendre heureuse son épouse. »
Derrière une banderole, plusieurs centaines de personnes sont ensuite parties en cortège où beaucoup de « sœurs » de Marie défilaient au premier rang. Devant l’immeuble où le drame a eu lieu, une minute de silence a fait verser des larmes à plus d’un et surtout plus d’une. « Le combat ne s’arrête pas là », insistait une jeune femme en pleurs. Dans Villejean, on entendait encore ce soir en écho « justice pour Marie. »
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