« Le poulailler a un gros système de ventilation et va cracher 5,7 tonnes d’ammoniac par an et des poussières fines chargées d’insecticides, de vermifuges, d’antibiotiques et de pesticides présent dans l’alimentation des poulets. Je suis sous le vent, mes ruches et mes terres vont tout prendre ». Voilà ce que dit Isabelle Villette, une paysanne qui cultive, depuis une quinzaine d’années, une ferme en élevage biologique en poules pondeuses, escargots et abeilles avec production, transformation et vente directe à la ferme. « Cela voudrait dire la disparition de ma ferme. Faire vivre un poulailler pareil pour faire mourir une ferme bio à côté, c’est quand même malheureux. »
Cette agricultrice n’est pas la seule à être remontée contre un projet de poulailler géant à Langoëlan, petite bourgade bretonne de 395 habitants : lancée en mai, sa pétition a depuis récolté 74.679 signatures.
La plateforme de compostage est à 40 mètres d’une zone Natura 2000, les poulaillers à 195 mètres d’une habitation
Le projet honni est celui de deux jeunes — Mathieu Le Métayer et Youenn Le Fur [1]. — qui veulent construire dans un champ de la commune deux poulaillers de 2.200 m² chacun, une plate-forme de stockage-compostage de fientes de 400 m², un hangar de 600 m², et un forage d’eau, le tout permettant une production de 500.000 à 900.000 poulets par an. Les éleveurs comptent produire soit du poulet « lourd » élevé en 45 jours, soit du poulet « export » plus léger élevé en 28 jours. L’un des deux jeunes gère déjà 4.500 m² de poulaillers au sein d’une autre structure agricole avec ses beaux-parents ; l’autre est son beau-frère, actuellement salarié et qui souhaite s’installer à son compte.
« Pourquoi ne pas construire ces poulaillers dans une zone industrielle et les soumettre aux contraintes liées à l’industrie ? Il y a zéro lien au sol dans ce projet », demande Isabelle Villette.
La plateforme de compostage est à 40 mètres d’une zone Natura 2000, les poulaillers à 195 mètres d’une habitation, et, en effet, le lien au sol est nul. Les aliments seront enrichis au soja génétiquement modifié importé d’outre-Atlantique et les fientes des poulets exportées après « compostage » et non épandues sur des terres à proximité.
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