Le premier ministre vient d’annoncer que l’Etat acceptera la demande de rétrocession de 895ha des terres de la zad au conseil départemental. Ceci soulève diverses questions et inquiétudes :
— le conseil départemental pourrait donner le pilotage de la gestion des terres à la chambre d’agriculture avec laquelle il a signé un protocole d’accord. Nous connaissons la contradiction entre les normes et critères productivistes prônés par la chambre et la vision d’une agriculture paysanne, collective et à petite échelle sur laquelle se basent les projets existants portés par le mouvement sur la zad. On sait par ailleurs que la chambre risque de privilégier le fait que les terres préservées aillent à l’aggrandissement d’exploitations existantes plutôt qu’à de nouvelles installations.
On peut douter fortement qu’une institution publique qui a poussé pendant de longues années pour le bétonnage du bocage se mette aujourd’hui dans des dispositions réelles pour assurer sa protection et se donner les moyens nécessaires à oeuvrer au maintien de sa biodiversité.
Vu les positions parfois abruptes de son président par le passé à l’encontre des opposants au projet d’aéroport et des habitants de la zad, nous nous demandons quels gages nous aurons sur sa capacité à ne pas rester demain dans une logique partisane.
Pour nous, ce sont toujours les usager.e.s réels, habitant.e.s et tout ceux qui ont défendu ce bocage qui sont les mieux à même de penser son avenir dans sa dimension paysanne, naturaliste et sociale.
Nous allons continuer dans les mois à venir à nous mobiliser en ce sens : pour la consolidation des habitats, cultures et projets existants sur la zad et pour tous ceux en devenir. Nous allons oeuvrer dans la durée pour qu’une entité issue du mouvement puisse prendre en charge ce territoire. Une large mobilisation sur l’avenir de la zad est d’ores et déjà appelée dans le bocage les 29 et 30 septembre, en plus d’autres rendez-vous cet été..
Dans cette situation nouvelle, des naturalistes, paysans, citoyen.ne.s et habitante.s du pays nantais soucieux de l’intérêt général, de l’accès collectif à la terre et de la notion de communs ont par ailleurs décidé de construire dès maintenant un fonds de dotation. Ce fonds visera à acquérir des terres et soutenir des projets soucieux de la biodiversité et d’une agriculture paysanne. Cette structure, préoccupée entre autres par l’avenir foncier de la zad, pourra se porter comme acheteur potentiel des terres, alternativement au conseil départemental.
Source : Zadibao.net
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info