Pour cela, aucune reconnaissance, c’est le mépris qui prime : ce sont des métiers de plus en plus précaires, où nous ne sommes ni correctement payé·es (et bien moins que les hommes effectuant pourtant le même travail), ni même considéré·es.
À cela s’ajoute la double-journée de travail : après le salariat vient le travail domestique, toutes ces charges invisibles que nous effectuons sans être remunéré·es.
Le ménage c’est nous, la préparation des repas c’est nous, s’occuper du linge c’est nous, s’occuper des enfants c’est encore nous...
C’EST TOUJOURS ET ENCORE NOUS.
Le patriarcat nous assigne à ces tâches au nom d’une soi-disant nature et nous pousse ainsi à des journées interminables de travail, à prendre des emplois à mi-temps, voire à mettre entre parenthèses notre vie professionnelle, augmentant ainsi notre précarité et nous mettant en situation de dépendance vis-à-vis de nos conjoints.
À cela s’ajoute le harcèlement de rue, les insultes, les violences sexistes, homophobes, transphobes,
racistes, validistes et les violences sexuelles (agressions, viols, incestes) que nous subissons
partout et tout le temps.
Alors comment fuir un conjoint violent ou un patron agresseur lorsque l’on n’a ni les moyens de se loger, ni de se nourrir ?
Au lieu de construire les conditions matérielles, juridiques et législatives de notre émancipation, le gouvernement nous offre quelques mesurettes qui n’améliorent presque rien (numéro vert, cellule d’écoute, lois sur l’égalité salariale jamais appliquées...). Et surtout, il préfère nous précariser
encore plus : attaques contre les allocations familiales, le chômage et les minima sociaux, développement des contrats précaires, démantèlement des services publics…
Lors de la crise du Covid, certain·es ont pu s’apercevoir que nous sommes indispensables.
Qui a été en première ligne dans les hôpitaux, les EHPAD ? Qui s’est occupé·e des enfants en
plus de télétravailler ? Qui a tenu les caisses des supermarchés ?
C’EST TOUJOURS ET ENCORE NOUS.
Et désormais énième attaque sur nos retraites pour que les plus précaires d’entre nous meurent avant même de pouvoir en profiter. Nous sommes déjà les grandes perdantes du système actuel avec un écart de 40% entre les pensions en défaveur des femmes !
Nous sommes toujours les premier·ère·s impacté·es par les crises produites par le capitalisme, par les politiques sexistes, racistes et xénophobes mises en place.
C’est parce que la survie de la société dépend de notre travail que nous sommes puissant·es !
SI ON S’ARRÊTE, LE MONDE S’ARRÊTE.
C’est pourquoi nous en avons assez de quémander poliment qu’on daigne nous accorder des conditions d’existences plus agréables, nous prendrons la place sans le demander à quiconque et sans nous excuser.
Faisons grève toustes ensemble !
Arrêtons toute forme de travail, qu’il soit salarié, domestique, émotionnel ou sexuel.
Réinventons ensemble des formes de grève, avec des méthodes et des pratiques multiples et diverses.
Montrons-leur notre force à toustes.
Et d’ici le 8 mars, organisons-nous avec nos collègues, nos voisin·es et/ou en rejoignant une des organisations co-signataires de ce texte.
Le 8 mars, retrouvons-nous toustes ensemble dans la rue pour une journée de lutte et pour une très grande manifestation.
QUE VIVE LA GRÈVE GÉNÉRALE FÉMINISTE !
SIGNATAIRES : Collective Mères isolées, CNT 35, CSP 35, Du Pain et des Roses,
FRAP, FSE Rennes, FSU 35, Nous Toutes 35, Nous Féministes 35, Nouvelles Rênes,
NPA Rennes, Planning Familial 35, Rennes Antisexiste, Réseau de ravitaillement des
luttes du pays rennais, Solidaires 35, Solidaires étudiant·es Rennes, Union Pirate.
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