En 2002, la présence du FN au second tour fut une surprise et la défaite du FN a aussi été le produit d’un sursaut populaire qui, dans les urnes mais aussi dans la rue, a dit : NON ! Or, actuellement, où est le sursaut populaire ? On nous annonce que les urnes suffiront mais est-on sûr que l’on peut faire perdre le FN sans la rue ?
Nous refusons de prendre le risque.
(...)
Nous ne savons pas si le FN peut, par un vote majoritaire ou par un accident électoral, arriver au pouvoir suprême qui lui permettrait de disposer des services de renseignement, de l’appareil policier, de l’appareil militaire, du bouton nucléaire… Pour l’instant, nous n’y croyons pas trop mais nous flippons un peu.
Nous savons juste que, si le FN arrive au second tour, des risques majeurs existent pour « les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les piétons, les Arabes, les Français, les chevelus, les fous, les travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus » (Coluche, 1981).
Nous savons juste que, si le FN arrive au second tour, les gens qui veulent voter et qui ne sont pas FN n’auront pas la possibilité d’avoir le choix entre deux candidat-e-s.
Nous savons juste que, si le FN arrive au second tour, les gens qui hésitent à voter seront condamné-e-s au vote utile ou à une abstention risquée.
Nous savons juste que, si le FN arrive au second tour, les gens qui refusent de voter risquent de payer très cher leurs convictions anti-électoralistes.
Pour discuter de la situation et des solutions, nous appelons à la constitution d’un large « mouvement contre le FN au second tour ».
Nous appelons les gens, les collectifs, les associations, les syndicats, les partis à se réunir pour construire ce mouvement dans les plus brefs délais.
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Nous appelons à des actions variées (manifestations, concerts, repas, débats, tracts, journaux, meetings, éducation populaire, conférences gesticulées, etc.) pour construire l’échec du FN dès le premier tour.
Nous appelons les gens qui veulent voter, qui ne votent plus, qui hésitent à voter, qui refusent de voter à se réunir – provisoirement – afin que notre diversité, parfois conflictuelle, soit préservée d’une victoire du FN et de la résignation dominante autour de sa présence au second tour.
Voir le texte entier sur le site de La Bouffée.
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