Quelques constats
En préliminaire à cette assemblée, il y a eu deux jours de discussions animés par l’Atelier paysan. Deux jours, pour partager les constats dressés dans le livre Reprendre la terre aux machines : les alternatives construites depuis parfois 30 ou 40 ans ne sont pas suffisantes pour faire face à l’industrialisation de l’agriculture. Pire, certaines d’entre elles, le bio par exemple, sont brandies maintenant comme une arme, par les chevaliers de la tech, pour vendre une agriculture verte (sic) pleine de nanotechnologies. À ces analyses, se branchent celles des Soulèvements de la Terre : nos luttes sont trop séparées pour se mesurer au désastre écologique en cours et à la catastrophe sociale qui l’accompagne.
Alors, comment renverser la tendance ? Comment mettre à l’arrêt les machines, le béton, l’artificialisation des sols ? Comment les grand remplacer par un accès massif à la terre, permettant de réparer tant le rapport au vivant (soigner la terre et non plus l’exploiter), les façons de se nourrir (produire et distribuer une nourriture de qualité pour tous), que les manières de travailler (que ces activités soient viables tout en travaillant moins et mieux) ?
Nous le savons, les heures sont comptées et si la société dans son ensemble n’opère pas une bifurcation majeure nous allons connaître des temps apocalyptiques. Nous le savons également, ce ne sont ni les industriels, ni le marché globalisé, ni les institutions étatiques qui vont opérer cette révolution. Nous devons les y forcer.
Se rencontrer, se renforcer
Un fait encourageant, sur tout le territoire, des collectifs se créent et se jettent dans la bataille. Contre des méthaniseurs, contre des usines (de saumons ou de viennoiseries), contre l’accaparement de terre par l’agro-industrie, contre l’extension des fermes-usines, contre l’exploitation de la mer, contre les antennes 4 et 5G, contre le puçage des bêtes, contre le glyphosate... À l’échelle de la Bretagne, la précédente assemblée a été l’occasion de commencer un travail de cartographie des luttes en cours. Et, entre les points posés sur cette carte, nous avons tissé des liens. Nous avons échangé sur nos pratiques de luttes, nous avons réfléchi à comment nous coordonner dans le but de construire des mouvements plus mobilisateurs et plus forts.
Lors de la prochaine rencontre nous envisagerons concrètement comment agir ensemble.
Nouvelles rencontres
Pour ces nouvelles rencontres, nous voudrions avoir, avec un maximum de collectifs en lutte et de paysans, une discussion stratégique sur la façon dont nous menons nos combats.
Cela peut vouloir dire :
• décider d’un calendrier commun d’actions afin de construire des temps forts qui visibilisent et dynamisent nos luttes,
• échanger sur nos tactiques de luttes et trouver comment, des résistances juridiques à des gestes plus direct de désarmement/démantèlement, nous pouvons les agencer,
• se doter d’outils communs pour communiquer, se coordonner, faire face à la répression,
• réfléchir à comment on veut s’inscrire dans un mouvement plus large que les Soulèvements de la terre ont déjà commencé à créer
À toutes ces questions, nous demandons à tous les participants de réfléchir, et dans la mesure du possible, de venir force de proposition, notamment d’actions à mener ensemble, afin que cette nouvelle assemblée soit un vrai moment de partage et de construction.
Les discussions auront lieu à la Dérive à Pont Menou, 29630, le samedi 23 et dimanche 24 juillet, vous pouvez arriver dès le vendredi soir.
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