La première Pride était
une révolte queer racisée

Ça s’est passé à Stonewall en 1969, voilà la vérité historique sur la marche des fiertés, qui s’est petit à petit blanchisée et dépolitisée. Depuis les années 2000, la Pride est devenu une simple fête, une célébration des identités LGBTQI+ individualisées et acceptables.

Les marginaux-ales ont été effacées par les chars NRJ et Nike et leur consommation "pinkwashée", leurs arc-en-ciels sur des baskets issues de l’exploitation honteuse des personnes racisé·es des pays colonisés ; les personnes handies ont été effacées au profit des LGBTQI+ libéraux, profitant de leur fête annuelle sans faire gaffe à personne, avant de laisser leur communauté seule face aux oppressions qu’iels subissent ; les racisé·es et exilé·es ont été effacées au profit des cortèges des syndicats de policiers gays, du féminisme blanc et des homonationalistes.

Ca suffit !

On refuse que la marche des fiertés ne soit que la marche des plus privilégié.es d’entre nous, on refuse que ca soit une marche de riches, blanc·hes, valides !

Toute l’année, les plus opprimé·es d’entre nous subissent le patriarcat, le racisme, le colonialisme, le validisme, le capitalisme. Toute l’année, on nous impose de rentrer dans les clous et d’être suffisamment intégré·es, pas trop choquant·es, faute de quoi la punition sera violente. Toute l’année, on nous sexualise, nous insulte, nous frappe, nous rejette, nous harcèle, nous mutile, on tue nos frères, soeurs, adelphes.

La Pride ne sera pas
qu’une Pride de blanc·hes

La Pride ne sera pas qu’une fête, pas seulement un moment sympa ou danser sans "se prendre la tête". La Pride sera une marche de mémoire et de luttes !

Cette année, les queer racisé·es et exilé·es auront un espace pour faire vivre leurs idées, leurs cultures, leurs vécus. Cette année, les antiracistes et les décoloniaux auront un espace pour revendiquer leurs idéaux politiques, et les stratégies et outils pour les mettre en place. Parce que les LGBT+ sont partout, et ne sont pas que blanc·hes, l’antiracisme est l’affaire de toustes.
Cette année, les gens à qui les luttes queer racise·es tiennent à coeur pourront l’exprimer, et créer des liens entre elleux.

Pour toute ces raisons, il prendra vie un cortège décolonial à la Pride de Rennes, entre queer, racisé·es et/ou allié·es ! Rejoignons-nous, rencontrons-nous, apprenons-nous, et créons les bases de liens forts entre les luttes LGBT+ et antipatriarcales, et les luttes antiracistes et décoloniales !

Programme de la journée

• 11h à Charle de Gaulle
  Village des fiertés - Stand décolonial
• 14h à Charles de Gaulle
  Marche des fiertés. Rdv autour du char queer racisée

Nos revendications

Fin du fichage et de la hiérarchie administrative

• Fin des papiers d’identité, qui classifient les gens par "sexe", par autorisation ou non a être sur le territoire et a y agir.
• Accès aux sans-papier.es à un logement décent, a de quoi vivre de façon digne.
• Fin des outils de fichage de sans-papier.es, de trans, de racisé.es, de militant.es.

Contre la colonialité

• Fin du soutien et de l’armement d’Israel dans son génocide, prétendu "pour la démocratie et les droits humains". Fin du génocide au Congo et en Palestine.
• Réparation, remboursement, et reconnaissance a Haiti
• Sortir du silence sur le génocide des voyageur.es de 1939 à 1946, et sur la racisme anti-tziganes encore bien trop actuel.
• Non a l’extraction du Lithium en Abyayala (Bolivie, Chili, Argentine)
• Réparation, remboursement, et reconnaissance de l’écocide a colonies françaises aux Antilles (Chlordécone en Martinique et Gwadaloupe), en Asie du sud-est (agent orange au Viet Nam)
• Fin du colonialisme nucléaire, de l’extraction de l’uranium (Niger, Kazakhstan) aux tests nucléaires (Polynésie, Algérie)
• Fin du financement de Frontex, responsable de la mort de 50 000 personnes dans la Méditérannée et la Manche en 15 ans. Fin des polices aux frontières, des opérations "push back", de l’installation d’agences Frontex hors UE pour "bloquer l’immigration à la source".
• Fin de Frontex, fin des frontières coloniales !

Anticarcéral

• La prison est inhumaine, la prison est inutile, le système pénal est capitaliste, raciste, colonial, patriarcal et validiste.
• Fin des prisons , qui n’amènent rien aux personnes qui y sont enfermé.es pour ne pas reproduire leurs délits ou crimes, voire qui pousse au contraire.
• Fin des prisons, qui isolent et empèchent les soins des personnes trans, handi, malades.
• Fin des enfermements politiques des militant.es de gauche, décoloniaux, antifascistes.
• Fin de l’enfermement forcé des personnes psychiatrisées "pour leur bien", qui ne fait que les enfoncer dans des detresses bien plus graves et les rendre dépendant.es à la médication.
• Fin du système judiciaire raciste et colonial, qui controle plus, violente plus, condamne plus, enferme plus, assassine plus les personnes racisé.es.

Fin des prisons

• Justice et Vérité pour Babacar Gueye, assassiné par la police nationale comme tant d’autres, parce que noir. Justice et Vérite pour Angelo Garand, assassiné par le GIGN comme tant d’autres, parce que voyageur. Justice et Vérité pour les assassiné.es par les matons en prison, les keufs dans la rue et les gardes a vues.

Contre l’islamophobie

• L’islamphobie n’est pas une peur, pas non plus un avis : l’islamophobie, c’est un système qui vise a opprimer les personnes musulmanes, à leur enlever leur humanité, pour pouvoir coloniser et détruire leurs espaces, leurs cultures, et leur vies.
• Nous combattons l’islamophobie d’Etat, portée en ce moment par le ministre Retailleau (dans la vilaine) : loi de 2004, circulaire abaya, privation du voile dans le sport.
• Nous combattons l’islamophobies des médias, qui assimilent toute personne musulmane à des "barbares terroristes islamistes radicaux".
• Nous combattons les attentats islamophobes : les attaques des mosquées, l’assassinat de Aboubakar Cissé.
• Nous voulons, dans nos luttes, sortir de la prétendue opposition entre queer et musulman.es : nous combattons l’islamophobie des communautés LGBT+ blanc.hes.

Contre l’homo/fémonationalisme

• Nous refusons le retournement des luttes pour les droits des femmes et des personnes LGBT+ pour mettre en place des lois raciste et des actes politiques coloniaux. Nous refusons que sous pretexte de "parole du concerné", des dingueries racistes puissent être portées au nom du féminisme et des droits LGBT+. Nous connaissons les liens entre les collectifs fémo/homonationalistes et les groupes d’extrême droite : les collectifs fémo/homonationalisme sont fascistes !

Accès au soin

• Nous constatons une discrimination des personnes racisé.es, exilé.es, queer, dans l’accès au soin.
• Former les personnels soignants à accueillir et accompagner les personnes queer.
• Combattre les préjugés racistes au sein des institution médicales qui provoque régulièrement des mort.es (syndrome méditerranéen...)
• Il est nécessaire de protéger l’existence de l’AME, régulièrement attaquée par l’extrème droite
• Fin des mutilations des personnes intersexes.
• Gratuité de tous les soins pour toustes.

Travail dans nos communautés

• Nous souhaitons que nos communautés se posent sincèrement la question des oppressions qui se reproduisent en leur sein.
• Nous encourgeons une prise de conscience que nos espaces restent innaccessibles à de nombreuses personnes pour cause de racisme, transphobie, mais aussi d’inadaptation aux personnes handie, ou en galère financière.
• Nous voulons faire vivre les cultures queer racisé.es au sein des luttes queer !
• Faire du lien entre luttes, rendre inclusives nos luttes !
• Pour ca il est aussi nécessaire de sortir de nos visions occidento-centrée, de reconnaitre les violences que l’on fait vivre aux personnes exilé·es. et d’admettre que nous recréons des normes raciste (dans la parole, les modes d’organisation..) qui excluent les plus fragilisé·es d’entre nous.
• Il est donc nécessaire d’etre à l’écoute et d’adapter nos espaces aux besoins (espace de repos ou d’isolement, repenser le format des reunions, rendre nos textes lisibles pour les personnes dyslexiques...).
• De mettre en place des aides financières pour celleux qui ont besoin, insister sur la gratuité pour les personnes en galère de thunes et encourager les personnes avec des privilèges financier à filer des thunes !
• Il est important de mettre en valeur et de laisser la place aux personnes exilé·es. De soutenir leurs combats,et d’aider à porter leurs voix.

Pauvrété, précarité, mépris de classe / classisme

• On le sait le système nous précarise.
• Discrimination à l’emploi, pour trouver un logement, contrôles policiers et
• La pauvreté frappe nos communautés et il est nécessaire que nous faisions preuvent de soutien entre nous.
• Entretenons des réseaux de solidarité et d’entraide (partage de récup, soutien financier, soutien administratif.) Allons à plusieurs lors des rdv avec la pref, avec france travail.
• Luttons contre les lois anti-prostitution qui précarisent les TDS.
• Partageons nos revenus (mutualisation de thunes, caisse de soutien...)
• Le rapport de force peut souvent faire la différence dans ces espaces.
• Ouvrons des squats, des espaces de vie, revendiquons le droit au logement de toustes.
• Revendiquons la gratuité des transports, la protection du chomage et du RSA.