Cela fait des années que les urgences focalisent les attentions. Nos collègues, dans des mouvements de grève de longue haleine en 2016, 2019, en 2021, dénoncent sans cesse l’engorgement dû à des difficultés de plus en plus grandes pour avoir accès à la médecine ambulatoire. Aujourd’hui, nous dépassons très régulièrement les 250 venues par jour, au lieu des 170 voilà encore un an et demi. Les lits d’aval, qui servent à hospitaliser les patients rentrés aux urgences, manquent cruellement, et les services conventionnels sont constamment désorganisés par des lits ouverts en plus, au-delà de leurs propres capacités. N’oublions pas non plus les Urgences Pédiatriques, elles aussi soumises à une pression sans précédent.
A cette situation critique s’ajoute désormais la grave pénurie de personnels infirmiers et aides-soignants. Cela fait maintenant deux ans que nous alertons la direction du CHU sur les départs accrus de nos collègues, dont certains font le choix de définitivement abandonner leur métier. Pendant deux ans, la direction du CHU s’est enfermé dans le déni.
Aujourd’hui, 75 postes infirmiers et aides-soignants ne sont pas pourvus, car plus personne ne postule.
Il y a quelques mois, la Direction n’a pu ouvrir qu’un tiers des lits supplémentaires dont l’ouverture à l’Hôpital Sud devait permettre de contribuer à soulager les urgences.
Au seuil de l’été, seuls 50 % des remplacements d’été sont effectivement pourvus, et pour la première fois, il va y avoir une fermeture massive de services en conséquence, 144 lits pour le moment, pour deux mois. Un service entier de Maternité (17 lits) va également fermer, faute de sages-femmes, alors que la maternité de Fougères doit fermer elle aussi cet été.
Les causes de cette déliquescence sont parfaitement identifiables, et sont liées aux conditions de travail extrêmement dégradées. L’étouffement financier de l’Hôpital Public a diminué les moyens, donc les postes, permettant notamment les remplacements des collègues pour leurs repos. Une forme d’astreinte déguisée s’est développée, matérialisée par des rappels à domicile permanents et un
management se faisant plus brutal à mesure que les contraintes s’accentuent.
Rennes le 3 juin 2022
Dans les suites du Covid, les promesses vides, les primes distribuées à l’emporte pièce, qui créent de la division sans régler aucun problème de fond, ont laissé les hospitalier.e.s au fond de leur désarroi.
C’est pour alerter la population sur ce désastre et appeler à un sursaut politique que le syndicat SUD Santé Sociaux du CHU sera mobilisé le mardi 7 juin, lors du rassemblement prévu à 10h30 auprès du Urgences du CHU dans le cadre de l’appel national.
Nous appelons tous les collègues et les citoyens à nous rejoindre.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info