Salut,
On a retranscris et mis en page l’épisode 24 du podcast antispéciste Comme un poisson dans l’eau.
Il s’agit d’un échange entre Victor Duran Le-Peuch, le réalisateur du podcast et de son invitée Axelle Playoust-Braure, journaliste pigiste et co-autrice de Solidarité animale, à propos de Jocelyne Porcher, chercheuse agronome, défenseuse de l’élevage paysan et opposante à l’antispécisme.
C’est un échange intéressant parce que Jocelyne Porcher et ses thèses sont très populaire à gauche, même dans les milieux de gauche dite radicale donc on trouvait pertinent de diffuser une critique de ses positions.
La brochure est disponible en version cahier
et en version page par page
Vous pouvez trouver le podcast sur toutes les plateformes habituelles ou par exemple ici https://podtail.com/fr/podcast/comme-un-poisson-dans-l-eau/-24-le-neo-carnisme-de-jocelyne-porcher-axelle-pla/
Bonne lecture ou bonne écoute et crève le spécisme !
Le néo-carnisme de Jocelyne Porcher
Victor Duran-Le Peuch : Salut, moi c’est Victor Duran-Lepeuch et vous écoutez un entretien de Comme un poisson dans l’eau, le podcast contre le spécisme. Aujourd’hui, on s’arrête un peu sur les écrits et les discours d’une des opposantes idéologiques à l’antispécisme, Jocelyne Porcher.
C’est une des personnes qui a par exemple co-écrit une tribune dans Libération en 2018 intitulée « Pourquoi les véganes ont tout faux ? » et qui enchaîne sophisme sur sophisme. Presque tout est faux dans les affirmations de cette tribune, sauf peut-être lorsque les auteur·ices parlent du succès de la propagande végane et écrivent qu’aujourd’hui, les opinions contraires au véganisme, pourtant majoritaires, doivent se justifier par rapport à lui.
Eh bien oui, la domination humaine sur les autres animaux commence à ne plus aller de soi, commence à être fragilisée. Et nos opposants ressentent, face à la montée en force de nos critiques et de nos revendications, le besoin de se justifier, de relégitimer l’ordre spéciste, d’ériger des digues en produisant de nouveaux discours idéologiques. Fondamentalement, c’est ça ce qu’on appelle le néo-carnisme. Le carnisme, c’est l’idéologie qui légitime l’exploitation des autres animaux. Et le néo-carnisme, c’est quand le
carnisme a besoin de se réinventer et de produire de nouveaux discours face à l’avancée du mouvement social contre le spécisme.
Le discours de Jocelyne Porcher est une des versions du néo-carnisme contemporain. Et on a pris le temps de le décortiquer en détail avec mon invitée du jour, Axelle Playoust-Braure.
Je l’avais déjà reçue dans la première saison, et je vous encourage d’ailleurs à aller réécouter les épisodes 9 et 10, dans lesquels elle nous présentait la pertinence de penser la question du spécisme depuis un cadre matérialiste comme un ordre social.
Je rappelle qu’Axelle Playoust-Braure est journaliste pigiste, et c’est la co-autrice de l’ouvrage Solidarité animale, défaire la société spéciste. Allez, on est parti·es pour un débunkage de Jocelyne Porcher.
V : Bonjour Axelle Playoust-Braure.
Axelle Playoust-Braure : Bonjour.
Introduction
«
V : Je vous avais déjà reçue dans le podcast pendant la première saison, et je vous retrouve à nouveau aujourd’hui pour que l’on parle d’un sujet important, d’une personne importante, Jocelyne Porcher. Je dis importante parce qu’elle s’est positionnée dans ses écrits et ses prises de paroles publiques comme une opposante presque acharnée à l’antispécisme et une critique assez féroce du véganisme. Peut-être que je peux commencer par vous demander qui est Jocelyne Porcher ? Et pourquoi mérite-t-elle qu’on lui consacre un épisode entier ?
A : Jocelyne Porcher est sociologue, directrice de recherche à l’INRAE, et elle est beaucoup discutée dans les milieux antispécistes véganes, parce qu’elle a beaucoup écrit sur l’élevage, sur les relations humains-animaux dans le cadre de l’élevage, et notamment, c’est une défenseuse du modèle paysan de l’élevage. De par ses écrits, de par sa défense de l’élevage, et la façon dont elle le fait, elle se positionne finalement comme une ennemie des animaux. En tout cas, c’est comme ça que le milieu antispéciste l’analyse, et ça a fait l’objet d’écrits divers et variés de la part d’antispécistes, de critiques qu’on va détailler. J’en ai un petit peu parlé dans mon mémoire de sociologie publié en 2018, où je propose une approche différente de Jocelyne Porcher sur la question des rapports humains-animaux dans le cadre de l’élevage.
V : Oui, donc elle a là deux casquettes, d’être à la fois ancienne éleveuse et d’avoir travaillé en tant que technicienne agricole, et aussi d’être devenue en fait une des principales sociologues de l’élevage au sein de l’INRAE, c’est ça ?
A : Oui, effectivement, elle a cette particularité d’avoir été elle-même éleveuse de brebis, elle est toujours très proche du milieu paysan et dans le cadre de ses recherches, de ses articles scientifiques, elle donne beaucoup la parole aux éleveurs sur comment ils vivent leur travail au contact des animaux, quel sens ils donnent à leur métier, à leur pratique.
V : Donc Jocelyne Porcher, avant de devenir, comme vous le dites, une ennemie des animaux, s’est plutôt fait connaître dans sa carrière de chercheuse pour sa critique très vive de l’élevage industriel.
Et alors elle ne l’appelle pas comme ça, ce que tout le monde appelle l’élevage industriel, elle, elle l’appelle les productions animales, dans cette idée que les animaux sont tellement désindividualisés, tellement objectivés dans les systèmes industriels, capitalistes, qu’ils sont finalement réduits à l’état de machines, et même de marchandises produites, et que selon elle, ça n’a plus rien à voir avec l’élevage paysan [...] »
La suite dans le 24e épisode de « Comme un poisson dans l’eau » ou dans la brochure « Le néo-carnisme de Jocelyne Porcher »
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