Chèr.e.s trans et leurs ami.e.s,
Ici l’équipe d’orga du bar trans, du 20 octobre.
On est dimanche, gueules de bois pour certain.e.s.
Chacun.e dans notre coin, on se fait la refléxion qu’on n’a pas passé une bonne soirée.
On s’appelle pour d’autres trucs dans la journée, mais en fait on ressent aussi le besoin de débriefer. Du coup, le lendemain, on discute en groupe de la sensation de "raté".
L’envie de cette soirée, au départ, c’était de partager un moment de sociabilité, où, étant en majorité entre personnes trans, on se sentirait fort.e.s, et que ce moment soit accessible à tou.te.s, niveau thunes.
Pour pouvoir faire une soirée à prix libre, en dépensant le moins d’argent possible, et en fixant nos propres règles, ça paraissait logique de s’organiser dans le squat où l’une de nous vit. Les bars trans avaient, jusque-là, déjà eu lieu dans un squat, les Escarpaulettes.
Ca semblait logique d’inclure les autres habitant.e.s du lieu, qui, sans forcément être trans, n’ont pas toujours d’accès à la teuf, compte tenu d’autres oppressions qu’elles ou ils vivent, et de leur précarité.
Ca semblait tout aussi logique de pouvoir permettre à des personnes trans, qui sont pas en réseau, de pouvoir venir accompagné.e.s.
Jusqu’à présent, on avait limité la merde.
Aux Escarpaulettes, les bars trans ont permis à beaucoup, pour la première fois, de se retrouver en majorité, de pouvoir être en confiance dans un groupe, dans une ambiance festive, et de se sentir fort.e.s.
Sauf que là, on s’est clairement retrouvé en minorité de trans.
Trop de potes ?
Trop de potes de potes ?
Défaut de communication ?
Nouveau squat à la mode ?
Manque de force radicale trans ?
Problèmes de vigilance ?
Défauts d’orga...
On s’attendait pas du tout à vivre un bar trans avec une majorité de personnes cis.
On a baissé la garde face aux potentielles agressions transphobes et sexistes.
On s’est senti.e.s dépossédé.e.s de notre soirée, on a eu des retours de potes qui ont vécu des situations violentes, et, clairement, on aurait aimé plus de vigilance collective, notamment des potes cis, compte tenu de l’intitulé de la soirée.
On comprend bien le décalage entre le fait d’organiser un évènement mixte et le fait de rager sur "l’excédent" de cis.
On a organisé la soirée en transposant ce qui avait été fait aux Escarpaulettes dans un autre lieu, avec une nouvelle équipe, et on en fait un bilan mitigé.
Tout ça pour vous dire que le prochain bar trans sera non-mixte.
Riri, Fifi, et Loulou
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