Le 20 septembre dernier, le ministère de la Justice a déposé un texte visant à mettre en place un dispositif spécial dédié à la répression des manifestants engagés dans les mouvements sociaux, en visant plus particulièrement la lutte pour la défense de la ZAD, et en utilisant des dispositions spécifiques de l’état d’urgence.
S’il ne produit pas de nouveautés en matière de droit, ce texte a pour objectif de donner aux flics une sorte de mode d’emploi "clé en main" pour appliquer systématiquement les règles les plus dures en matière de répression des infractions et des délits liés aux manifs, surtout lorsqu’il s’agit de faits mineurs.
Le ministère de la justice va ainsi déployer un grand nombre d’officiers de police judiciaire aux côtés des flics de rue pour et optimiser les procédures d’interpellations et de GAV, tout particulièrement dans le cadre des contrôles routiers et des nasses (avec des formulaires préremplis avec des cases pour les délits qu’ils qualifient d’"utiles").

Il donne aussi pour consigne de multiplier l’ouverture d’instructions (enquêtes longue durée avec moyens de surveillance et renseignement + contrôles judiciaires très lourds) pour association de malfaiteurs y compris pour des faits mineurs, dès lors que des éléments considérés comme préparatoires pourraient être associés à des personnes jugées suspectes (typiquement, le transport d’essence ou de matériel).
Fait notable, le ministère donne pour consigne d’user systématiquement de la comparution immédiate, et de réclamer la mise en détention des personnes mises en cause, notamment via la détention provisoire en cas de refus de comparution.
Pour mettre en place cette usine à réprimer et emprisonner les manifestants, le ministère envisage "la mise en place d’un service de juges des libertés et de la détention renforcé, d’audiences correctionnelles dédiées, notamment pour les comparutions immédiates". En d’autres termes, une juridiction spéciale pour l’enfermement, le contrôle judiciaire et la détention préventive des manifestants.
Si ce texte n’est que le prolongement de ce qui a été mis en place dans la répression du mouvement contre la loi Travail, il est la preuve d’une volonté de systématiser et d’accélérer ce qui a déjà été expérimenté et mis en place contre tous les camarades.
Plus que jamais, il est necessaire de se preparer et de s’organiser contre la machine repressive :
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