
POURQUOI CETTE CRISE ÉCONOMIQUE SERA DIFFÉRENTE

L’épidémie de coronavirus conduit de nombreux États à improviser des politiques qui oscillent entre une rupture avec le scénario néolibéral classique, la folie d’un scénario néolibéral austéritaire, la fuite en avant autoritaire et, parfois, la folie meurtrière du tout pour le profit. Dans cet article, initialement paru sur le site Novara, et traduit par ACTA, Bue Rübner Hansen explique combien la crise que nous commençons à vivre est d’une ampleur bien plus grande que celle de 2008, et souligne à quel point l’intervention politique dans les prochains mois pourrait dessiner le monde des années à venir :
"Aujourd’hui, la condition généralisée d’insolvabilité a créé les conditions d’une réponse politique radicalement différente de celle de 2008-2010. En 2008, les liquidités ont été gelées, les sociétés financières n’étant plus disposées à prêter et à investir. Aujourd’hui, peu importe le nombre de billions que la Réserve fédérale américaine et d’autres banques centrales injectent dans l’économie fiévreuse, cela ne compensera pas comme par magie les heures de travail qui ne sont pas effectuées et les biens et services qui ne sont pas produits et consommés en ce moment. Pour reprendre les mots de James Meadway : « Il n’y a pas de somme d’argent qui puisse simplement faire naître des produits. »"
« Le coronavirus est le détonateur et l’accélérateur d’un état de crise économique latente »
Entretien avec Corsino Vela

"Ce qui est clair, c’est que nous ne sommes pas simplement confrontés à un problème de santé grave et imprévisible ; ce qui ressort, c’est la faillite du modèle de société industrielle, c’est-à-dire du modèle de reproduction sociale capitaliste. (...) Penser que le gonflement de la demande par les gouvernements au moyen d’investissements publics et d’argent accessible grâce à des salaires universels ou à des crédits à faible taux d’intérêt pourrait relancer l’économie et ramener la part de l’accumulation du capital aux niveaux appropriés pour inaugurer un nouveau cycle d’expansion, c’est ni plus ni moins qu’un rêve, fait par ceux qui un soir se sont endormis en néolibéraux et le lendemain se sont réveillés en néo-keynesiens."
Un article à lire danslundimatin.
Un site et un guide pour les Brigades de Solidarité Populaire :
"Les Brigades de Solidarité sont un réseau de groupes d’aide mutuelle auto-organisés agissant pour une auto-défense pour le peuple par le peuple. Nous opérons partout dans le monde."
Il existe à ce jour 51 brigades dans le monde, dont de nombreuses en France, en région parisienne, à Lyon, Marseille, Lille, Nantes, Toulouse...
Retrouvez la liste des groupes sur www.brigades.info/fr/
Des actualités sont aussi disponibles sur Facebook.
La justice a massivement surveillé les militants antinucléaires de Bure
"Des dizaines de personnes placées sur écoute, un millier de discussions retranscrites, plus de 85.000 conversations et messages interceptés, plus de 16 ans de temps cumulé de surveillance téléphonique."
Une enquête de Reporterre et Médiapart.
Crise sanitaire, crise économique et crise sociale sont une seule et même chose

"L’argent, un temps, peut redevenir magique, et quand il s’agit de sauver le capital, on brandit le fétiche absolu : l’intérêt général, la communauté, voire l’humanité. "L’Humanité", c’est le baiser de la mort de la bourgeoisie. Mais il ne faut pas l’oublier, en bonne théorie keynésienne, cette prise en charge par l’État n’a pas vocation à durer toujours, les États ne se sont pas brusquement convertis au socialisme – si ce n’est en ce que le "socialisme" n’est qu’une modalité de l’exploitation.
(...)
On connaît l’adage : "Socialiser les pertes, privatiser les profits." Mais ici, "socialiser" signifie simplement qu’un segment de la bourgeoisie vient au secours d’un autre, et l’argent avancé est comme toujours adossé à la promesse de bénéfices futurs . Il n’y a aucune contradiction entre ce qui se passe actuellement et le retour aux lois "normales" du marché et de la concurrence, les "lois" économiques s’appliqueront de nouveau, et les dettes devront être remboursées, on sait comment et par qui.
Nous paierons cette crise, parce que comme crise sociale, elle est aussi la nôtre. Nous avons déjà commencé à payer."
Mise au point sur les crises, par Carbure. Toujours par Carbure, nous recommandons aussi la lecture de l’article "Déconfinement sélectif et expérimentations sanitaires : la colère et le dégoût".
Contre toute forme d’économie
Avec Serge Latouche [1] et Anselm Jappe

« D’emblée l’économie fait problème, elle n’est pas là comme ça, naturellement, que ce soit comme domaine ou comme logique de comportement, autrement dit, il n’y a pas de substance ou d’essence de l’économie » - Serge Latouche, L’invention de l’économie (2005)
La revue Palim Psao publie la préface à l’ouvrage de Serge Latouche et Anselm Jappe, Pour en finir avec l’économie. Décroissance et critique de la valeur. Dans ce texte, Clément Homs souligne "un arrière-plan qui n’est pas toujours clairement vu par le lecteur superficiel" de Serge Latouche, qui assurément reste au mieux inconnu ou mal compris, voire non accepté par une majorité des décroissants qui préfèrent "relocaliser l’économie" et se poser des "problèmes d’échelle".
Un texte à lire dans Palim Psao. Dans cette même revue, nous recommandons aussi l’article "Adieu à la valeur d’usage", par Robert Kurz.
UN MOIS DE VIOLENCES D’ÉTAT

"Un homme de 31 ans est décédé dans la nuit de jeudi 30 avril au 1er mai, au commissariat de Saint-Denis. « Une enquête a été ouverte pour recherche des causes de la mort », indique le parquet de Bobigny. Il avait été interpellé jeudi « pour un état d’ivresse manifeste », ajoute le parquet. Ce nouveau drame porte le bilan à au moins 8 morts lors d’interventions de police, ainsi que plusieurs mutilations, en quelques jours seulement."
Plus d’informations sur le site de Nantes Révoltée.
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Qui est Convergences & Détournements ?
Collectif révolutionaire, notre objectif est d’accompagner toutes et tous dans leurs premiers pas vers les luttes sociales. Chaque semaine, nous réalisons une revue de presse, à mi-chemin entre un outil d’éducation populaire et un pastiche de la revue Le Voleur.
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