Cela a commencé l’été dernier par la « Loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel » appliquée par le décret du 30 décembre, et continue dans la négociation actuelle de l’Unedic entre syndicats salarié·e et patronaux. Le récent décret introduit des sanctions sans précédent qui donnent le pouvoir à Pôle-emploi de baisser drastiquement nos revenus : il est maintenant possible de faire disparaître des mois de chômage pour lesquels on a pourtant cotisé.
Contrairement aux effets d’annonces, ces mesures s’attaquent à tou·tes celleux qui peuvent être amenés à toucher le chômage, donc tou·tes celleux qui travaillent et cotisent. Ce n’est ni une punition collective pour attaquer une minorité de « fraudeur-euses », ni une attaque spécifique contre les chômeur-euses longue durée.
La réforme en cours vise particulièrement celleux qui enchaînent des contrats courts, tou·tes celleux qui, face au travail, utilisent le chômage pour ce qu’il est : une partie du revenu, une garantie de toucher suffisamment d’argent pour survivre, et de pouvoir refuser des salaires trop bas et de trop mauvaises conditions de travail.
Refusons collectivement de devenir de la main d’oeuvre docile et corveable
Les attaques contre le droit au chômage concernent tout le monde ! Qui peut être certain·e aujourd’hui de n’avoir jamais affaire à Pôle-emploi et de ne jamais avoir besoin de toucher ses droits au chômage ?
Les contrôleur-euses Pôle-emploi passent au niveau national de 215 à 1000 d’ici 2020. La multiplication des contrôles continus et flicages inopinés va augmenter le nombre de celleux qui renoncent à s’inscrire à Pôle-emploi, et donc ne bénéficieront pas du chômage alors qu’illes y auraient le droit.
Celleux qui tenteront de faire valoir leur droits subiront les nouvelles mesures qui réduisent les garanties encore inexistantes face à l’arbitraire de Pôle-emploi et la remise au travail forcé (dès aujourd’hui : fin de la prise en compte du salaire précédent, suspension ou suppression des droits ; en février : dégréssivité du chômage, abaissement et étirements des droits...).
Le décret du 30 décembre est un test pour le gouvernement. Ne pas s’y opposer maintenant, c’est laisse le champs libre à des attaques encore plus fortes à partir de février prochain quand la négociation commencée en novembre se terminera.
Partout, constituons des espaces d’organisations pour lutter contre la baisse des revenus, au chômage comme au travail.
A Rennes, retrouvons-nous pour un rassemblement dynamique mercredi 23 janvier à 10h au métro Charles de Gaulles.
Réunion du collectif contre la Réforme Chômage les mercredi à 18h30.
Le 23 janvier - Bar Mod Koz, 3 bis rue Jean Marie Duhamel (métro République)
Décret du 30 décembre 2018 :
- Multiplication par cinq des agent·es uniquement dédié·es au contrôle des chômeur-euses
- Possibilité pour Pôle-emploi de supprimer purement et simplement les droits au chômage
- Les "offres raisonnables d’emploi" sont "désindexées" des condictions de travail précédentes : on devra accepter des boulots moins bien payés que notre précédent contrat, voire même que notre chômage.
Projet accord UNEDIC (février) :
- Dégressivité graduelle des allocations chômage à partir de six mois
- Lissage des droits des « permittents » (intérimaires / contrats courts). La formule permet d’étirer les droits dans le temps en réduisant le montant journalier des allocations
Exemple : après des contrats courts et de l’intérim de 2 ou 3 jours par semaine, on toucherait 400€/mois pendant 8 mois au lieu de toucher 800€/mois pendant 4 mois.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info