Zone naturelle à détruire

Depuis plusieurs années déjà des collectifs locaux (Tarz Heol, Rendez-nous la mer, Stop Thalasso) militent contre le projet d’une Thalasso sur le littoral à Kerguelen, Larmor-Plage. Le groupe Relais Thalasso espère construire un complexe de 3 500 m² comprenant un hôtel 4 étoiles de 130 chambres, un bâtiment de dix logements pour le personnel et un parking. La conséquence d’un tel projet est non seulement la disparition de 4 hectares de terres agricoles, pour 9 892 m² de bâtiments sur 4 étages ainsi que 500 véhicules estimé par jour en plus sur le secteur. C’est aussi le projet de pomper 250 000 litres d’eau de mer par jour, chauffée puis rejetée en mer et enrichies de substances non filtrables, comme les boues, les cosmétiques ou autres. Tout cela sur des terres agricoles dans un environnement non urbanisé au cœur d’une zone humide et à quelques mètres d’une zone naturelle d’intérêt écologique (ZNIEF) gérée par le Conservatoire du littoral.

Littoral Privatisé

Développer la zone urbaine pour augmenter l’offre hôtelière et l’attractivité touristique d’une ville balnéaire est un projet daté et en décalage politique et social avec son époque. Cela représente surtout une énième privatisation de notre patrimoine littoral bradé à un prix irrégulier par l’agglomération de Lorient. La conséquence de cette vision urbaine et balnéaire du littoral est de rendre inaccessible le trait de côte aux classes sociales non aisées en promouvant le tourisme de luxe et des emplois précaires pour les locaux et locales. Elle engendre aussi un risque de submersion potentiel pour les habitant.e.s du Moustoir, en modifiant l’écoulement des sources d’eau du bassin versant.

Sauver les terres du bêton !

Le terrain visé par le projet est concerné par une zone humide non classée. La partie centrale du terrain étant jugée non-cultavable, l’agriculteur y accède qu’une fois par an, en période sèche, pour faucher l’herbe. Défendre la préservation des terres agricoles contre la bétonisation est une priorité pour assurer la sécurité alimentaire. Empêcher qu’une zone humide soit urbanisée, et préserver un corridor écologique pour les espèces vivantes environnantes est une nécessité contre l’effondrement de la biodiversité. Les deux luttes convergent vers un horizon : maintenir des terres cultivables et un corridor écologique dans la zone humide.

Ravage sédimentaire

Enfin, le projet de pompage des eaux de mers pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les espèces marines et la sédimentation côtière. De plus la centrale de pompage doit être construite en zone submersible et les canalisations devraient passer sous les dunes : une zone à détruire de plus. Sans étude d’impact, les conséquences sur les espèces marine reste une inconnue qui met en péril tout un écosystème.

Échappée du vivant !

C’est contre la volonté aveugle de créer une zone à détruire de plus sur le littoral que le comité local des Soulèvements de la terre, avec le collectif Stop Thalasso et leurs Allié.es appellent à une manif’action le dimanche 3 novembre 2024. Pour défendre la préservation des espèces vivantes et des communautés humaines environnantes, l’acte 2 de la première saison du comité An Oriant des Soulèvements de la terre, vous invite à une échappée du vivant.

Poissons, crustacés, batraciens, oiseaux, et autres espèces sont invitées à converger pour exprimer le ras-le-bol devant le silence des élus et les promoteurs d’un projet vétuste et indifférent à la prise en compte des conséquences d’une telle destruction écologique et agricole. Retrouvons-nous nombreux.ses, costumé et déterminé, pour protéger cette zone humide et marine contre un projet d’accaparement et de dévastation du littoral !