Au moins 1600 gendarmes et policiers, dont une antenne du GIGN, des hélicoptères et des services de renseignement, se sont relayés pour une opération démesurée qui a couté sa main à un jeune de 22 ans. Cette opération s’est soldée par une destruction de matériel et d’instruments de musique hors de tout cadre légal, mais pourtant décidée et assumée en haut lieu. Une affaire qui n’est pas sans rappeler celle des paillotes en 1999 où le préfet Bonnet avait envoyé un commando d’élite de la gendarmerie pour « neutraliser » une construction sans permis.
Rares et haut placées sont les personnes qui disposent du pouvoir de faire intervenir le GIGN. Le ministre de l’Intérieur était en contact permanent comme il l’a lui même déclaré. Difficile de croire que le préfet ne l’en ait pas informé. Lors de leur rencontre dans le cadre du comité de pilotage interministériel sur les événements festifs, le ministère de l’Intérieur à par ailleurs répondu aux médiateurs de la CNS que le choix du préfet de sortir du cadre légal était nécessaire et justifié pour mettre fin à la fête. Sans remords, ni regrets.
Près de 1500 grenades ont été tirées sur une foule au départ pacifiste et qui n’avait aucune issue. Une d’entre elles a arraché la main d’un jeune de 22 ans. Peu importe que ce soit une grenade de désencerclement dont on sait que plus de la moitié des tirs ne sont pas réglementaires, ou une GM2L dont l’usage a été limité en raison d’une défaillance qui la rend potentiellement létale.
Alors même que le commandement était informé en temps réel de la situation du jeune mutilé, les pompiers ont été empêchés de le secourir. Quant à l’ARS35, elle semblait plus occupée à dénoncer aux forces de l’ordre les fêtards qui cherchaient à se faire soigner.
Rappelons-le, nous parlons ici de 1500 jeunes venus danser pour la fête de la musique et honorer la mémoire de l’un des leurs, Steve Maia Caniçao, noyé dans la Loire suite à l’intervention brutale des forces de l’ordre le 21 juin 2019. Le même drame a pourtant failli se reproduire le lendemain à Redon, lorsque les gendarmes ont de nouveau chargé la foule qui dansait dans un champ près d’une rivière. Plusieurs personnes sont tombées à l’eau dans la panique. 14 membres de l’antenne du GIGN de Nantes, équipés de haches, de masses et de divers outils, ont alors procédé au vu et au su de tous, à la destruction arbitraire du matériel sonore et des instruments de musique.
Bien évidemment l’enquête a été confiée à Philippe Astruc, Procureur de Rennes qui enterre depuis 2 ans l’affaire Steve. Qui a fait incarcérer un jeune de 21 ans sans preuve et pour des charges contraires à la jurisprudence. Qui a également saisi le matériel de la plupart des collectifs techno proches de Rennes sous prétexte d’enquêter sur la fête du nouvel an. Matériel qui n’a jamais été rendu alors qu’il n’a servi à commettre aucune infraction. Si Mr Astruc n’a pas daigné ouvrir d’enquête sur les faits de destruction, en revanche les grands moyens sont déployés pour découvrir qui a participé à la fête de la musique. Les gendarmes de Redon font même du porte à porte auprès des habitants de la ville pour les inciter à déposer plainte contre les participants et relancent par courrier les personnes qui ne répondent pas.
Il devient de plus en difficile de comprendre pourquoi de tels moyens sont déployés contre la jeunesse et la musique électronique, alors même que le lendemain la France entière fêtait la musique et rouvrait ses salles de concert.
LA COORDINATION NATIONALE DES SONS
Sources :
https://www.mediapart.fr/journal/fr...
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