La Coordination Anticapitaliste rennaise vous invite à venir construire ensemble un « bilan d’étape » du mouvement en cours contre la réforme des retraites. Un mouvement qui n’est pas terminé et peut réserver encore des surprises, mais qui est actuellement dans une phase de reflux et a sans doute besoin de trouver un nouveau souffle, même si les occasions de se mobiliser sur d’autres fronts, comme toujours, ne manquent pas.
Il nous a semblé pertinent de proposer cette date quelques jours avant la prochaine grande journée de mobilisation du 6, elle-même choisie en fonction du vote de la proposition Liot au Parlement. Après quelques semaines de réjouissantes casserolades, les bases militantes ont sans doute besoin d’imaginer de nouvelles initiatives et ne peuvent se contenter d’attendre le résultat des échéances institutionnelles ou les nouvelles « dates » tombées d’en haut.

Pourquoi lancer cette invitation depuis l’espace de la Coordination Anticapitaliste Rennaise ?
La Coordination avait décidé en janvier de suspendre son activité pour que ses membres puissent s’impliquer pleinement dans les différentes AG du mouvement. Maintenant que le mouvement n’est plus assez foisonnant (temporairement, souhaitons-le) pour proposer des espaces de discussion politique larges, la question se pose autrement, d’autant que proposer des moments de débat et d’élaboration collective sur les questions stratégiques posées par les luttes politiques rennaises a depuis le début été un des objectifs qu’elle s’est fixé.

Comment aborder cette question d’un « bilan d’étape » ?
Le mouvement contre la réforme des retraites à Rennes a donné, comme les précédents, de multiples exemples de composition, coopération, tensions, confrontations, entre les différents secteurs militants (syndicats, organisations politiques, collectifs autonomes…) dans le cadre des AG, manifs et actions diverses. La composition a t-elle primé sur la confrontation, ou l’inverse ? Ce mouvement a t-il été l’occasion d’opérer des dépassements, ou a t-on au contraire buté sur les mêmes obstacles que par le passé ? A t-il été l’occasion de « clarifications » bienvenues ? A t-il modifié le rapport de forces en faveur de tel ou tel secteur militant ? Chaque groupe ou chaque militant.e aura certainement une réponse différente à apporter à ces questions et mettre ces réponses en partage pourrait nous aider à y voir plus clair et avancer collectivement.

Nos outils organisationnels peuvent-ils être (re)pensés, améliorés pour construire le rapport de force ?
En fonction des réponses qui seront données à ces questions, nous pourrons nous interroger sur les outils organisationnels les plus pertinents pour construire localement le rapport de force avec le pouvoir. Quel regard portons-nous notamment sur les diverses AG et le rôle qu’elles ont joué dans le mouvement ? Les militant.es qui ont participé durant un temps à la Coordination Anticapitaliste Rennaise, conçue justement dans la perspective de construire du commun entre organisations politiques, syndicales et collectifs anticapitalistes rennais, pourront donner leur point de vue sur l’impact réel ou très limité de cette tentative sur la manière dont s’est construit le mouvement à Rennes.

Quelles initiatives concrètes pour une nouvelle dynamique ?
Pour élargir la discussion et pouvoir aborder la suite de la séquence politique en cours, nous nous interrogerons ensuite sur les initiatives qui pourraient être proposées. Une piste serait par exemple d’imaginer, dans le prolongement du 1^er mai, comment installer l’idée d’une réappropriation populaire de l’espace public, comme alternative à la confiscation autoritaire du pouvoir par Macron et la classe des capitalistes qu’il sert.