"Vous vous interrogez sur le sens et le fonctionnement de l’Union européenne ? Vous souhaitez être informé·e·s sur l’actualité européenne ?
Cette rencontre est faite pour vous !"
C’est par ces mots que la maison de l’Europe de Rennes nous a invité.e.s à l’espace ouest France, pour venir "échanger avec Kokopello, le journaliste/dessinateur qui a infiltré les institutions européennes" ce jeudi 15 mai.
Nous, c’est un groupe de gens voulant faire écho, ici en France, aux initiatives de l’association BOZA FII qui organise au sénégal les 72 heures de PUSH BACK FRONTEX, dont la conférence de presse avait lieu jeudi 15 mai 2025.
(LIVE A MBOUR : POINT DE RESSE 72H PUSH BACK FRONTEX https://www.facebook.com/share/v/19a5JT4wbn/)
Et cette invitation tombe à pic, car des interrogation sur le sens et le fonctionnement de l’Union européenne, on en a plein, par exemple :
- Quel niveau de pouvoir et d’influence ont les agences européennes et quels sont les moyens de contrôles mis en place par l’Union européenne sur celles-ci ?
- Quel a été le processus de décision qui amène à donner à l’agence Frontex, près d’1 milliard d’Euros à l’horizon 2027 et de multiplier sont budget depuis sa création par 140 ?
- Comment l’Europe justifie d’envoyer une agence qui puisse imposer des mesures à des pays hors union européenne en se plaçant alors au-dessus de la souveraineté de ces pays
- L’Europe en a-t-elle réellement fini avec son passé colonial ?
Et bien d’autres encore.
Après une présentation un peu lunaire des condition matérielles de l’enquête dessinée, s’ouvre le moment des questions du public. On laisse quelques question aux personnes ayant fait le déplacement puis à peine la première question concernant le rôle des agences européennes et de leur controle est posée, que la personne animant la discussion nous coupe en nous disant qu’il n’y a pas de temps pour ça là, que ce sera possible d’en discuter après les dédicaces. On arrive quand même a pousser la discussion un peu, avant de se faire définitivement couper par une réponse cinglante : " rendez-vous à la maison de l’europe de rennes place de la mairie pour poser toutes ces questions"
Nouvelle invitation, on n’y manquera pas.
À partir de ce moment a été lu le texte suivant suivi de quelques slogans. Ensuite nous avons accueilli avec plaisir des remerciements pour les informations par des personnes du public.
En tous cas c’est un premier acte bien motivant qui sera suivi d’autres, pour construire une mobilisation a même de démanteler la filière militaro industrielle frontalière et les politiques racistes mortifères qui en découlent avec la complicité de Frontex, de la France et de l’Europe.
"Après avoir pillé et exploité les richesses des pays colonisés pendant des siècles, l’Europe tente aujourd’hui par tous les moyens de conserver ses privilèges en rendant ses frontières les plus hermétiques possible.
Frontex c’est l’agence européenne qui a comme responsabilité de gérer les frontières extérieures de l’Union européenne, et d’appliquer sa politique migratoire. C’est en réalité l’outil mortifère qui permet à l’Europe de stopper les migrations, d’initier, de coordonner et d’accélérer les expulsions de l’Union européenne de personnes exilées, au détriment des droits humains les plus fondamentaux. Frontex, c’est la militarisation directe des zones frontières européennes au moyen d’avions, de drones, de bateaux, d’armement des garde-côtes, etc. Ce qui constitue un fructueux marché pour l’industrie militaire et de la surveillance.
Frontex prétend faire du sauvetage en mer, mais dans les faits, elle priorise systématiquement la surveillance et la répression de la liberté de circulation, au détriment d’un rôle d’assistance directe aux personnes en détresse en mer.
Elle coordonne et aide à la mise en place concrète de ces politiques meurtrières, à l’intérieur de l’Union européenne, mais aussi à l’extérieur.
Frontex délègue le pire du sale boulot en externalisant les frontières. Elle agit d’abord souvent en sous-main, puis elle passe des accords avec des pays tiers, dont des dictatures, et s’en lave les mains en leur transférant la responsabilité en n’intervenant pas ouvertement. Mais elle les aide officieusement activement et illégalement à la surveillance et la militarisation, à la traque des personnes exilées qu’ils interceptent idéalement bien avant d’atteindre l’Europe.
Frontex agit en Grèce, en Espagne, en Roumanie, en Albanie, en Libye, en Tunisie, au Maroc, au Sénégal, en Mauritanie, etc.
Les délimitations des responsabilités légales des actions qu’elle initie sont des zones de flou juridique, et lui permettent l’impunité et d’agir en dehors de l’Europe en véritable police coloniale.
Les médias européens sont complices en relayant les statistiques gonflées fallacieuses de Frontex, et par leur silence quant à :
- son racisme et sa participation à la violation des droits humains (quasi-impossibilité d’obtenir des visas pour les ressortissants d’Afrique et d’Asie, non-respect du droit à la protection et au droit d’asile, pushbacks vers des pays où iels risquent la torture ou la mort, etc.)
- ses pratiques illégales et antidémocratiques (agissements et imposition de mesures sans faire partie de la police du pays tiers, décisions prises avec les polices d’États-tiers sans validation, etc.).
Frontex est le symbole d’une Europe fascisante.
Les moyens qui lui sont alloués sont énormes : le nombre de ses agents, de 45 en 2005, devrait passer à 10 000 en 2027, et son budget était de 845 millions d’euros en 2023.
L’impact de ces politiques se compte en dizaines de milliers de vies humaines. Les chiffres le montrent, ces politiques de fermeté n’empêchent pas les départs, ni le franchissement des frontières, elles les rendent seulement plus dangereux et mortifères.
Frontex encourage et participe aux refoulements violents des personnes en mouvement, à l’intérieur même de son territoire, déniant ainsi aux personnes leur droit fondamental à demander l’asile. Ces refoulements sont illégaux et dangereux, provoquant souvent la mort par noyade des personnes refoulées. Sa responsabilité pour non-assistance dans le naufrage de l’Adrianna (2023) ayant fait 600 morts au large de Pylos est avéré, ainsi que dans de nombreux autres naufrages.
Depuis 1993 : Les politiques militarisées de la forteresse Europe ont tué plus de 40 000 personnes. Noyées dans la Méditerranée, abattues aux frontières, suicidées dans les centres de détention, torturées et tuées après avoir été expulsées.
Ces 15, 16 et 17 mai, l’association BOZA FII organise à Mbour au Sénégal, les 72 heures de PUSH BACK FRONTEX, pour la 4ᵉ année consécutive.
Nous vous invitons à rejoindre les différents événements organisés tout au long du mois de Juin dans différentes villes de France, (Rennes, Grenoble, St Etienne, Die), où seront proposés des temps d’échanges et d’analyses pour mieux comprendre ce qu’est Frontex, connaître les luttes existantes, partager nos ressources et moyens d’actions, pour intensifier la lutte depuis l’Europe.
50 000 mort·es et disparu·es en mer en 15 ans, droits humains bafoués en masse, ingérence et soutiens massifs aux régimes autoritaires en place dans les pays frontaliers, violation des droits des citoyen·nes de pays africains sur leurs propres territoires.
Vu que l’Europe autorise frontex à commettre toutes leurs atrocités racistes, c’est pas dans ses instances que la lutte se fera. l’Europe finance, arme, dirige frontex, et quand on pose des questions dessus, elle botte en touche et fait mine de ne rien savoir où de n’avoir aucun pouvoir.
Alors si ça vous scandalise comme nous de voir de telles politiques s’appliquer à échelle de l’Europe, retrouvons-nous, rejoignons les 72h de push back frontex ! Et les 6 7 et 8 juin, a Rennes, participons aux actions contre frontex. la lutte continue, ensemble, nous vaincrons !"

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