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Les magasins gratuits et autres zones de gratuité

Cultures - Contre-cultures

Jeune personne depuis longtemps dans les luttes, Gwendoline vous dévoille les dessous des milieux. Les dessous de Gwendoline sont une rubrique mensuelle. Son but est de vous donner des clés pour vous retrouvez dans toutes les façons de vie et les codes des milieux "alternatifs", surtout si vous venez d’y arriver :) Gwendoline vous guidera pas à pas, vous en montrera juste un peu, de quoi se mettre en appétit, comme elle le ferait de ses dessous ;)

Pour mon premier article, j’aimerai vous parlez de quelque chose d’incroyable et méconnu alors que c’est un espace social et économique très fort : les zones de gratuité.

Les zones de gratuité – zone de grat’ – magasin gratuit et autres free shop (traduction : magasin gratuit, en anglais), peu importe le nom, ce sont des endroits où on peut prendre ce qu’on veut et/ou déposer ce qu’on veut, sans argent, sans système d’échange, sans surveillance et sans contrôle. Les free shop et autres ont pleins de formes différentes, cela dépend des conditions, des possibilité, des gentes qui l’ont mise en place et de celleux qui l’utilisent. Ça peut être un local associatif pleins à craqué de vêtement de draps de meubles et de babioles mais qui est ouvert 2 jours par semaine, comme ça peut être un rebord de fenêtre en ville, en passant par l’étagère en haut à gauche à l’entrée de ton squat. Bref, ça ressemble à ce qu’on peut et on y trouve ce qu’on peut aussi. Les gentes y laissent leur trouvailles de poubelles, leurs vieilles fringues, les classeurs de cours qu’iels n’ont pas brûler, de vieux CD, des draps de grand-mère, des coquettiers… c’est très varié, en général rien n’est neuf sauf exeption, et c’est pas toujours propre sauf exeption.

CertainEs diront que : « c’est une friperie, en fait ! »

  • NON ! Une friperie, c’est des gens qui se font du beurre en recyclant des vieilles fringues-ou pire, juste en les posant sur un cintre ! Le free shop est justement … free ! Personne ne fait de beurre :
    Ça fonctionne sur donation , donc tu n’y trouveras pas forcément ce que tu cherches mais ça a son charme aussi d’en revenir avec des trucs auquel t’aurais pas pensé.
    Personne ne « travaille » pour que ça fonctionne. C’est pas un job de faire un free shop, c’est pas un pouvoir sur les autres, ni un titre. C’est plus un kiff et un partage. C’est aussi parce que y’a pas de job dessous que les horaires sont pas très calés. Même les plus grandes zones de grat’ ne sont pas ouvertes tout les jours ; ou bien tu vas à celle du squat Trucontreléta, mais là tu peux y entrer que si tu connais les gens … bref, ya pas une bonne ou une mauvaise manière de faire, chacune à ses avantages et ses inconvénients.
    Dans une friperie, tu tres des fringues et accessoires « vintage » (traduction : vieilles mais à la mode). Alors que dans un free shop tu trouves des trucs pas forcément de bon goût, ça dépdent tes gouts quoi ! Y’a même pleins de trucs récents en fait ; et c’est pas que des fringues, ça dépend de ce que les gens apportent. Sauf indication contraire, tu peut prendre tout ce qui s’y trouve.

« Ah bon ? Je peux prendre, là maintenant ? »

  • Oui ! Et il vaut mieux prendre un truc maintenant que plutard parce que quelqu’un d’autre l’aura peut-être prit. Et y’a pas de réservation : privatiser une chose ou un bout d’espace pour quelqu’un qui n’est paslà et qui ne l »utilise pas alors que quelqu’un en a besoin pendant ce temps !?! Logique capitaliste ! Si tu ne peux pas le prendre là maintenant, peut-être que c’est pas si grave si quequn d’autre le prend, peut-être qu’iel en avait plus besoin après tout ; et puis tu as vécu jusqu’à maintenant sans ce truc alors tu vivras bien encore un peu sans (sauf si c’est de l’eau de la bouffe ou un toit). Et, qui sait, la prochaine fois sera la bonne :) OUI prend ce que tu veux, quand tu veux, personne ne viendra te fliquer ou t’embrouiller. Ça empêche pas que tu peux être un peu respectueux avecc les objets qui s’y trouvent : ce pantalon en taille 52 qui fait marrer tes potes et qui pourrait faire un chouette déguisement, peut-être qu’il ira mieux à quelqu’un qui fait du 52 et qui, ellui, n’aura pas beaucoup de choix (contrairement au tailles que la société concidère être la norme et qu’on trouve en grande quantité, il y a peu de fringue de meufs au dessus de 42 et peu de fringues de mecs en dessous de M. Alors si t’en as que tu ne mets plus, viens les déposer à la zone de grat’ de ton choix !)

    « De tout, gratuit, c’est magique ? »

  • Si t’appelles ça magique quand des gentes qui ne se connaissent pas fontvivre une solidarité sans demander de compte à rendre et sans engagement, alors oui, c’est magique.

« Pff, c’est pas une priorité, on doit d’abord faire la révolution/manger une glace végane/aller en cours mater l’actu snapchat ! »

  • Peut-être bien que oui, mais c’est pas le but. Par contre ça fait partie du paysage des luttes. Faire exister une zone de grat’, c’est :
  • Avoir une ressources de fringues pour aller en manif/de déguisements pour plus de fun !
  • Participer à la création d’un autre mode de vie ; où tu peux voyagersans rien/ te retrouver en galère dans une autre ville/migrer et arriver quelque part que tu ne connais pas mais en ayant accès à un minimum de biens sans conditions.
  • permettre à des gentes de pouvoir avoir des objets du quotidien et des fringues alors qu’elles n’ont pas la possibilité de libérer ces trucs des magasins (trop cramées/trop insécures pour des questions de papiers/de santé/de casier, ect)
  • Faire naître un espace en dehors du capitalisme dans la ville (si c’est pas de la lutte concrète, ça !)
  • Voir des solidarités se créer (ou pas) entre personnes qui ne se croiseraient pas forcément autrement.
  • Renverser les diktats sociaux de productivité et de méritocracie en pratique puisque tout le monde peut prendre de tout, à n’importe quelle quantité, sans avoir à demander ni à se justifier.
  • Participer, au quotidien, à travailler à défaire les privilèges que tu portes malgrés toi : en amenant des trucs en free shop, tu agis en rompant un peu avec les privilèges que t’as sur les autres, enfin, ça dépend… pas si tu fais ça comme une charité, évidemment. Tu peux quand même en profiter pour construire une réflexion sur le matériel qui t’entour et tes privilèges dans la société’.

« Ah ben il faudrait en avoir partout alors ! »

  • OK, après toi ! Multiplier les zone de grat’, c’est pourrir le capitalisme et la propriété partout ; alors si t’as envie, rien de plus simple ! Prends les trucs dont tu ne te sers pas, collecte des trucs que tu trouves dans la rue ou que tu libères, et amène-les à la zone de grat’ de ton coin ou créer-en une près de chez toi !

    Déjà vue : rebort de fenêtre au RDC d’un immeuble du centre ville, avec une pancarte « servez vous » _ grillage d’une maison collective servant à accrocher les trouvailles du jour _ cabine téléphonique hors service, redécorée et habillée d’étagères _ étagère à l’entrée du squat ou tu peux prendre et déposer des lunettes de soleil, echarpes bonnet en hivers _ dressing itinérant pour festoyer en manif’ _ vitrine sur rue invitant à venir déposer ou prendre à l’intérieur du local qui est squatté _ ….

Gwendoline

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