Dans le cadre du mouvement social qui depuis bientôt deux mois secoue en particulier le secteur de l’éducation, un point de non retour a été franchi cette semaine au lycée VHB à Rennes.
Opposé.e.s à la réforme Blanquer qui met en concurrence les lycées, met fin à l’universalité du bac et met sous pression les élèves, les profs et le personnel qui sont mobilisé.e.s depuis deux semaines sous plusieurs formes : occupations d’établissement, piquets de grève, boycott, et blocages.
Au lycée VHB, la situation est de plus en plus tendue du fait de l’autoritarisme du proviseur, qui, tête baissée met en œuvre des pratiques des plus délirantes pour permettre, coûte que coûte, la tenue des épreuves de contrôle continu (E3C). Tentatives de recours aux AED pour surveiller les épreuves sous la pression, recours aux forces de l’ordre pour débloquer le lycée, et maintenant mise en danger grave des élèves ce matin.
En effet, révolté.e.s par une intervention policière des plus violentes pour débloquer le lycée mardi dernier à coups de matraque, les lycéen.ne.s ont ce jeudi, reconduit un blocage du lycée pour empêcher la tenue des épreuves de ce matin. Plusieurs professeur.e.s et membres du personnel grévistes étaient également présent.e.s dès 7h30 en contestation, certain.e.s vêtu.e.s de t-shirts blancs immaculés de peinture rouge, afin de dénoncer les violences policières survenues deux jours avant, qui ont engendré l’intervention des pompiers, un élève souffrant alors d’une commotion cérébrale.
Pendant ce temps, une dizaine de membres de la CDI (compagnie d’intervention) filtrait une entrée afin que puissent se tenir les épreuves, les élèves de premières étant invité.e.s à présenter leur convocation afin d’accéder à leurs salles d’examens, dans des conditions déplorables : manque d’espace entre les chaises, recours à du personnel extérieur pour la surveillance, présence policière.
De plus, un feu d’origine inconnue a été déclaré dans l’établissement, ce qui a engendré l’intervention de plusieurs véhicules de pompiers afin de maîtriser l’incendie. Les alarmes ayant été désactivées, deux collègues à l’intérieur ont été évacués à cause des fumées.
Pendant ce temps, les élèves ont continué de composer leurs épreuves dans le bâtiment voisin de quelques mètres de celui touché par les flammes. En mépris des procédures de sécurité les plus élémentaires, le proviseur n’a pas décidé l’évacuation du lycée, mettant en péril la sécurité de dizaines de lycéen.e.s.
Après le matraquage des lycéen.ne.s, voilà un nouveau cap franchi dans la mise en danger de leur intégrité physique. Surréaliste de voir les pompiers en action, à quelques mètres d’élèves en pleine épreuve. Surréaliste de voir le recours aux forces de police armées pour permettre la tenue d’examens, jusque devant les entrées de la salle, les mêmes qui deux jours avant n’ont pas hésité à user de leur matraque sur les mêmes jeunes. Surréaliste de voir le jusqu’auboutisme à l’œuvre, alors qu’il aurait été bien plus sage d’annuler la tenue de ces épreuves. Pire, celles de l’après midi ont été avancées de 30 minutes. Surréaliste de savoir que cet après midi, les élèves de STMG ont composé dans ce contexte.
Nous apportons notre soutien aux professeur.e.s, aux personnels mobilisé.e.s, et particulièrement à nos lycéen.ne.s, qui en plus du stress engendré par le bac, doivent composer avec les violences, l’autoritarisme, et la mise en danger de leur intégrité.
Inter-AED 35, Assistant.e.s d’éducation mobilisé.e.s à Rennes,
le 30 janvier 2020.
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