Précarisation des métiers du journalisme, chevaliers d’industrie à la tête des plus grands titres, concentrations, réclame omniprésente, publi-rédactionnel, orthodoxie économique imposée, répartition douteuse des aides publiques, course au buzz et à l’audimat : la situation actuelle de la presse et notamment de la presse d’information peut laisser rêveur au regard de la mission d’intérêt général qu’on pourrait lui associer. Ce mode de production pose un problème évident, mais pas insoluble. Si les propriétaires actuels de la presse et l’État s’essuient allègrement les pieds sur le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) qui demandait à ce qu’elle leur soit soustraite, un exemple de production non capitaliste, gérée par les producteurs eux-mêmes, a vu le jour dans le régime général de la Sécurité Sociale, dont nous pouvons nous inspirer.
À l’invitation des groupes locaux d’Acrimed, de Réseau salariat et des Amis du Monde Diplomatique, Pierre Rimbert, journaliste au Monde Diplomatique, viendra présenter un projet pour une presse libre. Une proposition qui s’appuie sur un statut d’entreprises de presse non lucratives, un service mutualisé d’infrastructures et une cotisation information sur le modèle de la cotisation sociale.