Le samedi 7 décembre 2019, 14h. Le rassemblement a lieu à Maurepas sur la place Lucie Aubrac.

Les personnes présentes, sans doute plus nombreuses que les autres années, se regroupent en hommage à Babacar autour de Awa Gueye sa sœur, du collectif justice et vérité pour Babacar et de ses amis qui l’ont connu et aimé depuis son arrivée à Rennes soit un an avant sa mort.


Les familles des victimes de violences policières sont nombreuses et leurs témoignages tout au long de la marche sont touchants et poignants. Ils sont même invraisemblables dignes des pires séries américaines mais pourtant bien réels et assignés aux abus de pouvoir, de droit de vie et de mort de la police française.


Le cortège s’élance et s’arrête devant l’immeuble où Babacar s’est fait assassiner. Un lâché de ballons rouge et blanc où les noms des victimes des violences policières sont inscrites s’envolent dans le ciel : « Quand on marche pour un, on marche pour tous ! ».


Des petites bougies sont allumées devant l’immeuble, un bouquet de roses et une pancarte / panneau de rue où est inscrit « Babacar Gueye assassiné par la police de Rennes, enquête en cours 1986-2005 » rendent hommage à Babacar.

La marche se poursuit dans les rues de Maurepas, elle est vivante, ponctuée de phrases criées et chantées pour ne pas oublier, pour que la lutte continue « Babacar, on oublie pas, on pardonne pas », et « Medhi, Wissam, Allan, Adama, Gaye, Ibrahima, Angelo, Abderazak, on oublie pas, on pardonne pas... ». Ses prénoms sont scandés pour ne pas oublier, pour que justice soit faite.


Nous faisons de nouveau un arrêt, au centre commercial le Gast cette fois. Les familles prennent la parole. Le cortège est silencieux, ému, des larmes coulent sur des visages.
Les sœurs, mères, petites amies, racontent le contexte des violences policières affligées à leurs proches puis les conséquences et le comportement de la police qui s’ensuit ; dissimilation des affaires personnelles, corps non rendus, absence d’autopsie et enfin le long combat judiciaire. Tout ça raconté avec beaucoup de dignité, de sang froid et d’amour...

Nous reprenons la route et passons le long des immeubles, les habitant·es nous soutiennent, certain·es applaudissent aux fenêtres. Une mamie nous fait des grands signes de la main... Dans les petites rues le cortège se fait plus dense et énergique, les phrases chantées résonnent et nous amènent en haut de la rue de Fougères avec élan.

Ce sont les collectifs de sans papiers et exilés rennais et parisiens qui racontent leur combat. Certains curieux s’arrêtent et écoutent. Enfin, la marche poursuit son chemin vers le Babazula, dernier point de ralliement où les échanges plus informels se font dans la convivialité. Awa nous remercie d’être venu·es, elle nous donne rendez-vous à la reconstitution qui aura lieu bientôt sans doute. Ces journées renforcent, rassemblent, donnent de l’espoir...
Rien n’est plus fort que d’être Un, Un ensemble.
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