
SOUVIENS-TOI LES CONFINEMENTS
Petite piqure de rappel. Souviens-toi il y a un an tout pile, l’Etat français levait ses dernières mesures absurdes d’interdiction du littoral le soir sous couvert du couvre-feu. Seulement un an ! Entre temps, les mairies de la presqu’ile de Crozon s’étaient bien habituées aux interdits et décidaient de les prolonger sur leurs communes sous de nouveaux prétextes. Officiellement, les incivilités des squatteureuses de parking en tout genre...
UNE PRIVATISATION DU LITTORAL RAMPANTE
Derrière les premières mesures à Crozon, on retrouve le maire et une association de riverain·e·s de la partie sud-ouest de la commune, très active pour pousser le maire à fermer les routes menant aux plages. La méthode est simple. Vous devenez propriétaires près de la mer ou vous l’étiez déjà, votre maison borde une route utilisée par de nombreux et nombreuses usager·e·s des plages et de la mer ? Demander au maire de fermer la dite route.
Cette situation paraît absurde et pourtant c’est ce que vivent les crozonnais pour un deuxième été. Deuxième été maintenant que les locaux ne peuvent plus aller surfer sur le temps de midi parce que le parking du bas de la palue est fermé. Deux été que la mairie leur répond qu’il reste la vingtaine de places du parking du haut de cette plage de 3 km de long. Deux été bientôt que la réponse est une navette pourrie et irrégulière partant d’un nouveau parking volé aux terres agricoles à 2km du spot. Deux été aussi que toutes les sessions du sunset et lever de soleil sont illégales, comme au bon vieux temps du confinement. Absurde.
Et comme ca ne suffisait pas, ils s’attaquent maintenant aux plages de Goulien et Kersigennoù avec la même efficacité. Fermer les parkings qui leur appartiennent. Virer les plagistes à 2km à pied du spot. Dégommer un nouvel espace agricole / sauvage et le transformer en parking. A ce rythme, il ne restera officiellement plus aucun parking à spot de surf d’ici un ou deux ans !
ET DERRIERE, LA MISE EN TOURISME DE NOS TERRITOIRE EN BRETAGNE
Evidemment, le tableau pourrait s’arrêter là mais malheureusement, ces mesures s’inscrivent dans un cadre plus global contre lequel nous avons décidé d’agir du côté de Rendez-nous la mer - Ar mor·Bro an Oriant. Quand nous nous lancions il y a maintenant bientôt deux ans, nous nous levions pour rouvrir la mer pendant les confinements et déjà nous prévenions que nous ne nous bornerions pas au confinement mais que nous irions chercher à ce qu’on nous rende la mer, pour de vrai !
Ces parkings qui se ferment, ce ne sont pas de jolies mesures pour passer subitement au monde de demain écologique dont nous rêvons, un monde débarassé des voitures et où tout le monde aurait le temps de filer tranquillement à pied, à velo, en bus vers les spots, depuis leurs habitats au bord de mer.
Non, derrière ces mesures, il s’agit d’un changement brutal vers un bord de mer privatisé, dans un contexte où nous sommes encore tous et toutes plus ou moins dépendant aux voitures. Et ce changement est rendu possible par l’hyperspécialisation du territoire vers une industrie du tourisme.
Derrière ces complaintes de voisinages, on peut imaginer au bas mot un logement sur deux destiné aux résidences secondaires. Derrière cette chasse aux surfeurs, semi-locaux et touristes en camion, c’est le nettoyage d’un territoire de ses touristes les moins riches, dans un contexte de saturation touristique des communes concernées. Quand vient les beaux jours, les campings sont tous complets, les locations de courtes durées aussi. Bref la presqu’ile est déjà pleine et n’a pas besoin de jeunes brestois·es avides de surf pour remplir ses poches...
TOUS ET TOUTES A MORGAT DIMANCHE 19 JUIN 15H, POUR QUE L’USAGE PRIME SUR LA PROPRIETE, ET QU’ILS NOUS RENDENT LA MER !
EVIT UN ARVOR DIGOR E KRAOZON HAG E LEC’HIOÙ ALL
Rendez-nous la mer - Ar mor·Bro an Oriant
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