Après avoir raconté pourquoi il s’est détourné d’une pratique routinière pour s’interroger sur les notions de territoires, Pierre Gouletquer montrera comment, dès le XIX^e siècle, l’archéologie des collectionneurs s’est focalisée sur les objets (outils, monuments, sépultures, etc.) au détriment de leur signification pour l’Homme au sein de ses espaces de vie.

En examinant les territoires anciens, il montre le caractère unique des objets et des espaces de dimensions moyennes, leurs caractéristiques naturelles et leur effet sur la circulation des matières et de l’information au cours du temps. On comprend alors que l’archéologie traditionnelle a vu des discontinuités là où le vivant assure des continuités et des typologies là où chaque objet est unique.

Pierre Gouletquer passe aussi au crible les territoires d’aujourd’hui, dont ceux des archéologues eux-mêmes, nomades dominants vivant dans les villes et visitant leurs informateurs sédentaires pour prélever leur dû au nom de la Science puis de l’État. Les retombées de la recherche sur les territoires locaux sont dérisoires et brouillonnes, c’est pourtant à cette échelle que se situent les progrès à venir de l’archéologie.

C’est là que se situent les problèmes politiques, l’archéologie n’étant qu’un exemple parmi d’autres de dysfonctionnements structurels.

L’ouvrage : https://www.editions-anacharsis.com/Prehistoire-du-futur

Il ne suffit pas de collecter et d’estampiller un objet comme " archéologique ", encore faut-il répondre à la question : pourquoi est-il là ?

Pierre Gouletquer, archéologue paisiblement décalé, sort ici des contraintes disciplinaires pour penser les fondamentaux de l’archéologie ; notoirement l’appréhension des territoires. Il propose une réflexion à la fois profonde et accessible sur les notions de parcours, de circulation des choses, des hommes, et de l’information dans le temps et dans l’espace. Explorant ainsi nos façons de concevoir et de vivre les territoires, il outille et ouvre en grand le regard archéologique de tout un chacun.