Malgré la pluie et les interdictions préfectorales plus de 200 cyclistes se sont réunis ce samedi 16 septembre. Quatre communes nous étaient interdites dans le but très clair de protéger les plus gros golfs de la région. Deux escadrons de la BAC accompagnés de plusieurs véhicules de police ont suivi de près le cortège sans réussir à l’empêcher d’atteindre son but. En effet c’était sans compter notre inventivité ! Nous nous sommes élancés avec joie et détermination vers le golf de Saint Grégoire, petit mais très ambitieux.

À l’arrivée, nous nous sommes introduits sur les parcours et les avons sillonnés à vélo. Premier avertissement, car les propriétaires de cette école de golf ont manifesté plusieurs fois dans la presse leur volonté de s’agrandir. Ce qui signifie s’accaparer et artificialiser plusieurs hectares de zone humides et de terres agricoles avoisinantes, propriétés de la ville de Saint-Grégoire.

Sans trop de surprise, les échanges avec les responsables ont été tendus. Ceux-ci seraient d’après leurs mots "pauvres" (sic) et "écolos" (sic) et n’utiliseraient « pas trop de phyto » (comprendre on met des pesticides...raisonnablement) ; rhétorique habituelle des propriétaires des loisirs de luxe. Qu’ils se le tiennent désormais pour dit : si agrandissement du golf il y a, lutte il y aura ! Ni leur agressivité envers notre "sale minorité de bons à rien" (entendez qui ont d’autres valeurs que l’argent), ni leur tentative de greenwashing ne nous empêchera de leur rendre à nouveau visite.

Cette occupation symbolique du golf est aussi un message adressé à la municipalité de Saint-Grégoire. Continuer la destruction du vivant par toujours plus d’artificialisation des sols est une folie que nous ne pouvons nous permettre pour conserver une planète habitable.

Ici, et à la Prévalaye, nous faisons le même constat. L’agglomération de Rennes est grignotée par l’urbanisation rampante et l’embourgeoisement. Les prairies, zones humides et terres agricoles sont peu à peu éradiquées. Cette artificialisation est synonyme de destruction pour les sols, les nappes phréatiques avec lesquelles ils sont en connexion et les écosystèmes qui y vivent. Ces aménagements sont d’un autre temps et incompatibles avec les crises environnementales de notre époque, à commencer par le réchauffement climatique et la raréfaction de l’eau.

Nous voulons une ville populaire, pleine d’espaces vivants, sauvages, qui respirent, et où se déploient des pratiques paysannes. Nous voulons faire reculer le béton et craquer le bitume !

Après un pique nique sur les terres menacées, nous sommes retournés manifester dans le centre ville de Rennes. À la toute fin, 7 camarades (à notre connaissance) ont été verbalisé·es (135 euros d’amende chacun·e). La mesquinerie de la police contre celleux qui luttent coûte cher ! Mais ces amendes seront contestées. Nous demandons à tou·tes cell·eux qui auraient connaissance d’autres exactions policières à l’égard des manifestant·es de se rapprocher de notre legal team dont le numéro est 07 45 74 10 92.

Par cette action nous nous félicitons d’avoir mis en lumière la volonté problématique d’agrandissement du golf de Saint-Grégoire. Tout en participant à confronter l’ensemble d’un loisir de luxe, peut-être non soutenable aujourd’hui, qui bénéficie régulièrement de dérogations scandaleuses pour arroser les greens même en sécheresse (60000L d’eau/jour pour 9 greens)

En moins de 15 jours, nous avons réussi à être plus de 200, solidaires et déterminé·es, pour mener une action de la teneur que nous avions annoncée « familliale et punchy ». Cela donne vraiment confiance pour les prochaines mobilisations. Nous remercions tou·tes les participant·es et vous invitons à rejoindre les assemblées rennaise des Soulèvements qui ont lieu tous les mois.

À bientôt pour de nouvelles aventures !