Depuis mardi 25 octobre, suite à l’évacuation du camp de Calais, 47 migrants sont arrivés à Rennes. Ils sont hébergés dans l’ancien collège de l’Adoration, 63 rue d’Antrain. Ils sont pris en charge par l’association Coallia, mandatée par l’Etat français. La majorité des personnes viennent d’Erythrée, mais aussi du Soudan et d’Afghanistan.
Aujourd’hui, mercredi 2 novembre, les personnes hébergées au CAO ont été informées que, passé le 30 novembre, le lieu serait fermé et que toutes seraient redispatchées dans d’autres dispositifs d’acceuil (CADA [1] ou CRA [2], telle est la question).
A partir du 7 novembre, les migrants seront tous convoqués par la préfecture pour effectuer leur demande d’asile auprès de l’OFPRA [3]. En attendant, huit par huit, ils sont accompagnés par des salariés de Coallia pour s’inscrire auprès de la préfecture.
Toutes les personnes qui relèvent de la procédure "Dublin III" [4], placées en CAO, passeraient en procédure normale, dixit le responsable Coallia sur place... Pourtant, on peut lire sur le site etat-a-calais.fr que si "la demande d’asile est susceptible de relever de la responsabilité d’un autre pays, la procédure dite « Dublin III » est mise en œuvre".
Les dossiers des primo-arrivants sont, eux, apparemment, prioritaires.
A Calais, on a promis aux migrants qu’ils resteraient ensemble une fois arrivés à Rennes pour leur demande d’asile. Pourtant, aujourd’hui, aucune assurance pour eux, passés le 30 novembre, de ne pas être redispatchés dans toute la France. Lors de la séance d’information, le responsable de Coallia, avec une attitude très infantilisante, n’a fait que se dédouaner de décisions qui pourrait être prises en rejetant la responsabilité sur d’autres échelons de la bureaucratie étatique. Ce petit jeu a duré presque une heure, et au final face à la détermination des migrants à se défendre et pouvoir eux-mêmes discuter avec des personnes avec un pouvoir de décision, ils ont obtenu un rendez-vous avec un responsable de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration).
Peuvent-ils être assurés que les personnes sous procédure "Dublin III" resteront en France pour leur demande d’asile ?
Combien de migrants verront leur demande d’asile acceptée ?
Combien de migrants vont finir au centre de rétention administratif de Rennes et renvoyer dans leur pays ou dans leur pays d’arrivée en Europe ?
Pour que les expulsé·e·s de la Jungle de Calais ne soient pas encore une fois invisibilisé·e·s, et pour que le déplacement en CAO ne se transforme pas en un renvoi massif de migrant·e·s par le biais de procédures d’asile refusées, nous vous invitons à participer à un repas partagé vendredi 11 novembre, dans la soirée. L’idée est de préparer une recette avec les résidents du CAO et de cuisiner tout·e·s ensemble pour se rencontrer, discuter et se transmettre des savoirs culinaires.
Rendez-vous vendredi 11 novembre à 15h dans la cour du CAO pour commencer à cuisiner.
PS : Il leur manque des serviettes de bain, des rasoirs, des ciseaux de coiffure et/ou des tondeuses. Alors si vous avez ça en stock, vous pouvez passer leur donner ou amener ça le 11 novembre.
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