Le pays de Redon a depuis longtemps déjà un paysage militant très riche et pluriel : paysannerie, droits sociaux, écologie, féminisme... Mais même avec la présence notable de plusieurs associations solidaires d’aide aux migrant.e.s (Soutien migrants Redon et Avessac Sans Frontières), la problématique du racisme reste trop peu abordée.
C’est ce manque qui a motivé le petit groupe informel de RedonPalestine à se réunir, ainsi que le dégout et la colère face au désastre en cours à Gaza et le déchainement politique et médiatique qui s’en est suivi en France.
À l’heure de la montée en flèche du fascisme partout autour de nous, en Europe et outre atlantique, il devient nécessaire que nos territoires même les plus reculés s’emparent de manière politique et frontale de la question du racisme institutionnel, systémique, mais aussi celui qui couve au fond de nous-mêmes, surtout dans ces territoires ruraux peu cosmopolites.
Visibiliser la lutte palestinienne, localement à Redon, s’inscrit dans une volonté de donner la parole aux voix qui sont tues, celles qu’on ignore avec mépris ou qu’on dévalue dans un réflexe néo-colonial latent.
Sans faire à-la-place-de mais sans rester dans l’immobilisme pour autant, et en évitant l’écueil de la sur-victimisation et de l’apitoiement, le collectif RedonPalestine s’est créé pour relayer ces voix, faire vivre la beauté et la richesse de la culture et de l’histoire palestiniennes jusqu’ici, et ainsi faire la part belle à tout ce que cette lutte a à nous apprendre de l’état du monde.
Un nouveau front pour pointer du doigt les responsabilités et les complicités de la France et de l’Union Européenne. Pour faire campagne dans le sillage de l’appel de BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) pour boycotter les groupes et entreprises françaises qui n’ont aucun scrupule à faire des profits sur l’autel de millions de personnes dépossédées, humiliées et exterminées.
Pour tenter de démêler ensemble ces noeuds de confusion volontaires nourris par les médias dominants et les politiques, qui amalgament religion, ethnicité et engagement politique et instrumentalisent la lutte de l’antisémitisme pour discréditer et re-qualifier de terrorisme une autre lutte : l’antisionisme.
Le traitement du "conflit" israélo-palestinien dans l’opinion est devenu un énième terrain fertile où pousse à une vitesse folle de nouvelles idéologies fascistes. Aujourd’hui l’islamophobie trône en reine à la télé et gagne dangereusement du terrain dans l’imaginaire collectif. À nous de créer encore plus d’espaces et de terrains où semer d’autres graines : anti-racistes et radicalement solidaires, qui feront tomber toutes les frontières. Celles du monde et celles de nos inconscients.
Au programme du collectif RedonPalestine : projections, ateliers, lectures, formations, rassemblements et autres moments conviviaux. Puis coordination avec des syndicats, collectifs et associations locales et amies pour faire front ensemble.
À l’intérieur ou à l’extérieur du territoire français, par de nouvelles lois honteuses ou par la vente d’armes, l’islamophobie et le racisme impérialiste sont les mêmes. Organisons-nous pour les faire reculer !
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