À Paris, on entend de toute part le même refrain : « La Françafrique est morte et enterrée ! » Pourtant, de Ouagadougou à Libreville, de Dakar à Yaoundé, de Bamako à Abidjan, la jeunesse se révolte contre ce qu’elle perçoit comme une mainmise française sur son destin.
Quinze ans après la Seconde Guerre mondiale, la France a officiellement octroyé l’indépendance à ses anciennes colonies africaines. Une liberté en trompe l’œil. En réalité, Paris a perpétué l’Empire français sous une autre forme : la Françafrique. Un système où se mêlent des mécanismes officiels, assumés, revendiqués (militaires, monétaires, diplomatiques, culturels…), et des logiques de l’ombre, officieuses, souvent criminelles. Un système érigé contre les intérêts des peuples, avec l’assentiment d’une partie des élites africaines et qui profite toujours aux autocrates africains « amis de la France ». Un système que tous les présidents français ont laissé prospérer, en dépit des promesses de « rupture ».
Exceptionnel par son ampleur, inédit par son contenu, cet ouvrage retrace cette histoire méconnue, depuis les origines coloniales de la Françafrique jusqu’à ses évolutions les plus récentes : une profondeur historique qui permet de mieux analyser le présent, jusqu’aux dernières annonces concernant le Sahel.
Rédigées par des spécialistes reconnus – chercheurs, journalistes ou militants associatifs –, les contributions rassemblées dans ce livre montrent que le système françafricain, loin de se déliter, ne cesse de s’adapter pour perdurer.
On y comprend que la Françafrique ne désigne pas une époque révolue, dont seul le souvenir alimenterait le "sentiment anti-français" qui a mené au retrait militaire du Mali. Il s’agit bien d’un système d’ingérence, en partie imaginé en amont des indépendances africaines et qui a su s’adapter aux changements de contexte depuis les années 1950, en se renouvelant en permanence.
Rencontre-débat avec Thomas Borrel, co-directeur de l’ouvrage, le mercredi 16 mars, 19h, à l’Hôtel Pasteur à Rennes.
La présentation du livre sera suivie d’échanges avec les participants.
Entrée gratuite (libre participation aux frais) mais pass vaccinal obligatoire si toujours en vigueur
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