Le samedi 28 décembre, une personne qui avait tenté de mettre fin à ses jours par pendaison le 19 décembre dans le centre de rétention de Rennes, est décédée à l’hôpital.
Après neuf jours entre la vie et la mort, son geste de désespoir aura été fatal. C’est la cinquième personne qui perd la vie dans les CRA depuis 2017. La Cimade intervient en rétention depuis 1984 et n’a jamais observé une telle série de drames.
Le décès de ces personnes est lié à une politique d’enfermement dont le caractère inhumain n’a cessé de se renforcer. Des personnes très fragilisées, dont certaines sont atteintes de troubles psychiatriques avérés sont fréquemment enfermées en rétention. Les taux d’occupation des CRA ont fortement augmenté. La durée maximale de rétention a doublé suite à la dernière réforme législative. Et enfin, les violations des droits sont massives et assumées, comme en témoigne la très forte proportion d’annulations par les juges des procédures d’enfermement ou d’expulsion (près de 40 % en 2018 pour l’Hexagone).
La Cimade et de nombreuses autres organisations ne cessent d’interpeler le gouvernement pour qu’il mette un terme à cette politique. Près de 25 000 citoyen·ne·s ont adressé une lettre ouverte au ministre de l’intérieur qui reste sourd à cette alerte malgré les drames qui s’enchaînent. Au contraire, les préfectures ont pour instruction d’enfermer toujours plus de personnes dans ces lieux de privation de liberté. La construction de trois nouveaux CRA a même été annoncée à Bordeaux, Lyon et Orléans.
La Cimade demande qu’il soit mis un terme à cette politique et appelle le gouvernement à la tenue en urgence d’une réunion avec les acteurs concernés.
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