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Soutien à Libre Flot et aux inculpé.es du 8 décembre

Répression - Justice - Prison

La solidarité est la condition vitale qui nous unit dans les luttes. Je remercie les amis et camarades qui se sont montrés solidaires. Je remercie tous les progressistes pour leur soutien, qui n’était pas un soutien à une seule personne, mais un moment de lutte contre un pouvoir inhumain” - Déclaration de Dimitris Koufontinas après 66 jours de grève de la faim.

Que vaut un mouvement social qui ne suporte pas ses prisonnier.ères ? Une fois passé les barreaux de la répression, ne sommes-nous plus du même camp ?

L’imaginaire policier a réussit depuis le 8 décembre, à faire croire que cette opération antiterroriste était légitime et que les camarades emprisonnés représentaient une quelconque "menace". Nous avons dénoncé, protesté, démêlé, appelé à soutenir, témoigné, etc.

Nous avons vu les moyens de l’antiterrorisme s’expérimenter massivement depuis 2015. Et la plus grosse "critique" de la gauche de ce moment était, comme toujours, de quémander plus de moyens pour ces services de police militaire extra-légale. Aujourd’hui l’avant-garde policière s’exprime chaque semaine dans les médias alors que la parole des camarades inculpé.es y est méprisée.

Notre ami aujourd’hui, par sa grève de la faim reprend en main son destin et une fois de plus met sa vie en jeu contre le fascisme. Cette fois-ci, non plus contre Daesh mais contre la justice d’un Etat policier. Libre Flot est de ces libertaires voyageur qui rêvent d’autonomie, qui foule de ses pieds et de son coeur les montagnes et leurs histoires. Son mode de vie lui permettait d’aller là où les besoins s’en faisaient sentir. En dehors du Rojava (dont nous avons déjà parlé), il a passé plusieurs mois à Calais pour soutenir les exilé.es, il leur donnait notamment des cours de français (et le plaisir des jeux de mots !). A Toulouse aussi, il aimait faire des squats des lieux ouverts et émancipateurs sur le modèle de centres sociaux autogérés. Lors du premier confinement à Toulouse, il participait à des collectes et distributions gratuites de nourriture. Que faisait la DGSI à ce moment ? Elle fichait les lieux (ainsi que les militants s’y trouvant) dans lesquels il se déplaçait : épicerie solidaire, La Chapelle, le Pumbat’, etc. Plus d’une centaine de téléphones fichés par ISMI Catching à ce moment, qui sont désormais disponibles à tous les services de renseignement.

Le juge d’instruction en charge de l’affaire (et ses deux co-juges), utilisent son placement à l’isolement pour l’empêcher de se défendre. Le juge lui assène des questions/accusations d’une demi page alors qu’il n’arrive plus à se concentrer et à formuler correctement des phrases (symptomes connus et documentés de l’isolement carcéral).

Dans un contexte où vos propos ont été traqués pendant des mois, sélectionnés, décontextualisés et criminalisés ; se défendre de telles accusations tordues requiert une grande aisance d’argumentation, d’éloquence et de réthorique. Chaque "incohérence" vous condamne, chaque "hésitation" vous enlève tout crédit, chaque "silence" vous accuse.

Dans un cadre juridique où des PRESOMPTIONS DE CULPABILITE font office de preuves, infliger consciemment ce type de souffrances psychologiques à un PREVENU revient à obtenir des aveux sous la torture.

C’est sur ce mécanisme que le gouvernement, la DGSI, le juge d’instruction, la chambre d’instruction et le parquet antiterroriste veulent faire condamner les 7 inculpé.es.

Là où la Russie utilise la torture brute pour obtenir des aveux, la France utilise une panoplie de violences pénitenciaires et judiciaires qui sont reconnues comme "torture blanche".

Son isolement a été reconduit illégalement depuis plus d’un an, et ces prochains jours, c’est encore Dupont-Moretti qui aura le marteau dans la main.

Il n’est pas seul dans sa lutte pour la dignité, au CRA de Vincennes, une soixantaine de personnes sont aussi en grève de la faim depuis plusieurs jours !

Cette situation est intenable, il faut mettre fin au délire sécuritaire.

Ami.es, Camarades, soutenons-les par tous les moyens !

  • > Le 29 mai, organisons-nous pour la Journée Nationale contre les Violences Pénitenciaires.

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