On mets ici le chapitre extrait de notre livre « petit guide d’autodéfense en Interrogatoire »

Se protéger par le silence
Rappelons le contexte dans lequel tu es placé·e lorsque tu vis une situation d’interrogatoire :
Tu ne possèdes que des informations lacunaires sur l’enquête qui te concerne et sur les éléments que la police détient. Tu vis un moment inhabituel et stressant. Tu es dans l’incertitude de ce qui va t’arriver. Si tu es mis·e en détention, tu subis toute une série de pressions supplémentaires dues à tes conditions d’emprisonnement et à la privation de liberté. En face de toi, tu as des personnes entraînées à des techniques de manipulation poussées, fortes d’une expérience professionnelle en la matière et d’une connaissance plus ou moins large de ton profil.
L’ensemble des stratégies et techniques de la police ont un point commun : pour atteindre leurs objectifs, la participation de la personne interrogée est nécessaire, voire essentielle. Cet élément constitue la meilleure défense que tu possèdes. Si tu refuses cette collaboration, tu détruis les armes que la police pourrait utiliser contre toi. Ne leur offrir rien d’autre qu’un impassible « Je ne souhaite pas faire de déclaration » signifie ne pas leur offrir d’emprise sur toi. D’autre part, garder le silence évite de nourrir le dossier d’enquête avec tes déclarations, vraies ou fausses et ne met personne en danger, ni autrui, ni soi-même.
Pour tenir au mieux cet axe de défense, le plus simple est d’utiliser la stratégie du disque rayé. Cela consiste à répéter avec un volume toujours identique (non croissant) ta décision de ne pas faire de déclaration, sans te justifier davantage, avec à chaque fois pratiquement les mêmes termes. Cela permet de marquer ta fermeté en restant toujours dans le même état émotionnel.
un article du Projet-Evasions
« Je ne souhaite pas faire de déclaration »,
« Je ne souhaite pas faire de déclaration »,
« Je ne souhaite pas faire de déclaration ».
Plus tôt tu exprimes pour la première fois ta volonté de garder le silence, plus il sera facile de s’y tenir. Les inspecteurs· ices vont essayer de te pousser à changer de stratégie de défense, notamment en te culpabilisant de ne pas répondre, ou en essayant de te faire croire que ton silence donne une image suspecte de toi et que cela jouera en ta défaveur.
Après l’interrogatoire, si l’affaire est transmise à un·e juge, tu auras l’occasion de prendre connaissance du dossier d’enquête et ainsi des éléments que la police a rassemblés contre toi. Tu pourras aussi t’entretenir avec un·e avocat·e et te faire conseiller sur la meilleure manière de te protéger. Si tu choisis de faire des déclarations lors du procès, tu pourras les faire en connaissance de cause, avec un risque nettement plus petit de te mettre dans l’embarras.

Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info